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25 juillet 2014 5 25 /07 /juillet /2014 01:25

Bonjour à celles et ceux qui lisent le blog et se branchent parfois sur l'adresse mail "clojoli".

Tout va bien pour nous quatre : découverte de Bali depuis quinze jours puis de Java la semaine prochaine.

En revanche, malgré mon mail d'il y a deux jours, "clojoli" continue à être sévèrement piraté et le hacker tient bon. J'en suis désolée vis à vis de toutes celles et ceux qui recourent à cette adresse électronique. Outre que cette affaire est longue et difficile à résoudre dans des conditions de connexion qui ne sont pas optimales, cet acte peut ne pas être sans conséquence sur vos propres boîtes mail. 

En attendant, par prudence, je vous conseille, en attendant de nouvelles informations sur le blog, de ne plus accéder à "clojoli".

Ch

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18 juillet 2014 5 18 /07 /juillet /2014 04:35

 

La traversée entre Darwin (Australie) et Kupang (Timor Ouest – Indonésie) se fait au cap 286.  Partis le 30 juin, nous progressons sérieusement vers l’Equateur et, au cours de notre remontée de 12° à 8° de latitude sud, le vent se fera faiblissant. Luc se distingue sur le parcours par la remontée à bord d’un espadon, heureusement de taille raisonnable, puis d’une dorade choryphène qui viendront l’un et l’autre enrichir notre ordinaire.

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Le 3 juillet au matin, un soleil flamboyant s’élève au-dessus des côtes indonésiennes pendant que nous nous faufilons entre les îles, dans les petits airs. Après avoir longé le port commercial de Tanau, dont la centrale thermique nous rappelle sa consoeur du Havre-sur-mer, nous jetons l’ancre à Kupang au milieu d’une élégante flottille de bateaux de pêche, face à la mosquée qui borde le rivage. Nous descendons à terre pour entamer un marathon administratif qui, malgré six semaines d’anticipation, vaudra à Dominique une grosse demi-journée de démarches menées à califourchon sur le scooter de notre « agent » Napa dont nous saluons, au passage, le dévouement et l’efficacité. L’après-midi, la visite des autorités à bord se soldera par un prélèvement de vin et de whisky au profit très personnel du douanier de service (un certain Emmanuel Taco, qu’on se le dise !). Celui-ci nous taxe par ailleurs d’un rendez-vous au bureau des douanes le lendemain pour une simple signature qui se convertira en une demi-matinée de rajouts procéduriers inattendus. Encore faudra-t-il, à notre arrivée à Bali, se présenter aux douanes et aux autorités portuaires pour s’entendre dire que le dossier substantiel établi à Kupang est incomplet…

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Ces contraintes achevées, nous nous immergeons dans l’ambiance asiatique d’une île fort peu touchée par le tourisme où la population se montre accueillante et chaleureuse.

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                                                                         De quoi se rhabiller pour l'hiver.

Grâce à notre guide Oney, dont le chauffeur fou mène ses clients à un rythme d’enfer, nous embarquons pour une journée qui nous mène de Kupang au centre du Timor ouest. Premières rizières, premiers macaques, petits marchés qui longent les routes, mémoire des australiens qui ont défendu la place durant la WWII pour finir à un village de réducteurs de têtes qui vit encore de nos jours sur un mode traditionnel, coupage de têtes excepté. Le chef de village nous y instruit sur l’histoire et les pratiques de sa tribu ; une étonnante accoucheuse, dont la réputation s’étend sur tout le Timor de l’ouest, continue à opérer dans sa case enfumée en respectant des coutumes ancestrales ; quant à la noix de bétel, elle est comme la coca en Amérique du sud ou le kava dans le Pacifique, l’expédient des habitants du Timor et nous voyons ici à quel point les locaux en raffolent.

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                                                                                        Petit village du Timor

Une seconde halte nous fera passer de la vie grouillante de Kupang au grand calme du parc national de Komodo. Nous arrivons vers minuit dans la baie immense de Loh Liang en cherchant désespérément la quinzaine de mouillages annoncée. Nous finirons par passer clandestinement la nuit sur ancre en nous empressant de prendre au petit matin, le seul corps mort rescapé du plan d’eau tout juste libéré par ses occupants.

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                                                                                   L'île de Komodo

L’île de Komodo, petite île perdue au sein de l’immense archipel indonésien, a le privilège d’être élue au patrimoine mondial de l’UNESCO au titre d’un animal endémique bien étrange : le varan appelé ici le dragon de Komodo. Rien de plus stupéfiant que cet animal préhistorique, carnivore et cannibal, qui semble issu tout droit de l’époque des dinosaures. Nous guettons l’animal, plutôt fugace,  à l’occasion de nos promenades à terre et l’oeil perspicace de Dominique nous permettra de suivre la démarche nonchalante  d’un spécimen se profilant à découvert au sommet du mont Ara. Les seuls snorkelings que nous nous autoriserons dans l’eau cristalline de la baie se passeront sous la coque pour un nettoyage méticuleux dont le bénéfice se trouvera bien vite anéanti au contact des eaux de Bali.

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                                                    Le dragon de Komodo qui serait à l'origine du mythe du dragon chinois

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Nous faisons une courte halte dans la baie de Awang au sud-est de l’île de Lombok avant de repartir de nuit pour Bali. Cette fois le vent tombe totalement et à 8h du matin nous démarrons le moteur qui tournera à plein régime pour franchir les puissants courants traversiers des détroits de Lombok et de Badung. L’arrivée à Benoa est un peu déroutante. Notre agent local, Ruth, nous a heureusement fourni les points d’accès au mouillage de la presqu’île de Serangan qui ne figurent sur aucun guide. Les deux seules bouées verte et rouge supposées marquer le changement de direction du chenal d’accès se sont transformées en une seule bouée bleue dont on devine qu’elle doit rester à tribord. Une fois arrivés sur site, un corps mort nous est affecté. Le plan d’eau est sale, le paysage sans éclat. Le Royal Yacht Club de Bali n’a de royal que le nom et se limite à un modeste bâtiment chargé d’abriter deux ou trois bureaux.

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L’environnement du lieu traduit la pauvreté d’une population qui tente un tourisme de subsistance. Nous repérons malgré tout un petit café internet, commençons à entamer une course à la douche qui s’avère difficile et visitons le voisinage où nous faisons d’agréables surprises : petits temples hindous, école de percussion, marché local…

 

Le dimanche 13 juillet nous changeons radicalement de décor. Vincent, fils d’Arielle et Dominique, nous a concoctés avec son ami Sylvain, directeur du Sofitel de Bali, deux journées de grand luxe dans ce resort haut de gamme qui vient d’ouvrir ses portes en décembre dernier : quoi de mieux pour accueillir Arielle qui arrive le dimanche 13 juillet et nous mêmes qui nous délectons de ce confort très en contraste avec la vie simplissime du bord. Sylvain avec une énorme gentillesse et beaucoup d’attention nous invite à des dîners raffinés (dont un spécial anniversaire dédié à Arielle, née un jour très en fanfare), des séances de massage au spa qui nous rajeunissent de vingt ans,

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des dégustations de vin, des baignades à volonté dans les piscines ou dans le lagon, des petits déjeuners savoureux que l’on prend dans des canapés moelleux…. et va jusqu’à nous prêter sa voiture et son chauffeur. Celui-ci se fait très agréablement notre guide pour nous mener au temple de Uluwatu  qui domine l’océan Indien à des hauteurs vertigineuses. Auprès des singes sacrés qui volent aux touristes chapeaux et lunettes, nous assisterons là à un spectacle de kécak* et de danse tout à fait étonnant. Tout le personnel de l’hôtel est aux petits soins et la gentillesse indonésienne rajoute une note de charme à cette parenthèse fastueuse hautement appréciée.

Mardi 15 au matin, c’est le retour à bord d’Alioth d’où nous mènerons la suite des trois semaines de notre séjour indonésien.

 

NB 1 : les photos sont sur l'album  S65 Indonésie

NB 2 : désolée pour la quête organisée par les pirates de notre messagerie. J'essaie de résoudre le problème...

 

*onomathopées imitant des percussions émises par un chœur d’hommes et accompagnées d’une gestuelle chorégraphiée.

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30 juin 2014 1 30 /06 /juin /2014 01:18

« Quelle immense différence un beau climat n’apporte-t-il pas dans le bonheur de la vie ! » Charles Darwin

Il nous fallait bien rendre hommage à Charles Darwin dans cette ville du Top End où nous vivons un début d’hiver des plus enviables sous la permanence d’un ciel d’azur et d’une température idyllique. Le« Voyage d’un naturaliste autour du monde », dont cette phrase est issue, nous permet, à bord, de revisiter notre propre voyage maritime et terrestre au travers du regard d’un intrépide scientifique, modeste et captivant, expédié en 1831, à l’âge de 22 ans, sur le Beagle, par un père désespérant de l’avenir de son fils. Le célèbre capitaine Fitz Roy, commandant du navire, opposant farouche aux conclusions évolutionnistes de son protégé, lui retirera plus tard la longue et solide amitié qu’ils s’étaient tous deux forgée au fil de cinq années de navigation autour du monde.

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Nous aurons finalement, pour notre plus grand plaisir, passé trois semaines en Australie. Les derniers jours s’étirent un peu pour raisons de formalités administratives indonésiennes et australiennes mais nous pourrons en principe partir mardi 1er juillet, si les choses se déroulent comme prévu, ce qui n’est jamais certain. Un peu de travail nous a retenus à bord, mais raisonnablement compte tenu de l’importante session d’entretien précédemment opérée à Opua. Seule la trinquette continue à jouer les coquettes après des travaux effectués à grands frais en Nouvelle-Zélande. Face à son refus persistant d’un enroulement ad hoc, les Brothers ont conçu et commandé une pièce obligeant la demoiselle à un peu plus de tenue : les essais fructueux effectués au ponton par petit temps sont encourageants mais une validation en mer par fort vent reste nécessaire.  Le solent, lui, est toujours fidèle au poste sur le nouvel enrouleur que la société Facnor nous a généreusement remplacé en mars dernier.

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Darwin est la capitale du Northern Territory australien, dans lequel vivent les plus grandes communautés aborigènes d’Australie. Pays-île-continent proche de la taille de l’Europe ou des Etats Unis, l’Australie est avant tout un immense désert qui ne compte guère qu’une vingtaine de millions d’habitants dont quelque 350 000 se disent aborigènes. Cette société des premiers occupants, la plus ancienne du monde (50000 ans) est extrêmement morcelée en tribus et dialectes différents. Elle tente de survivre en transmettant aux jeunes générations les savoirs du Dreamtime, le temps de la création, qui a fixé toute chose. Du temps du rêve, découle la loi qui dicte modes de vie, croyances et rituels. Le contraste entre le grand âge de ces sociétés et leur mode de vie premier ne cesse de nous étonner et de nous ramener à ce que nous avons sans doute été avant de nous engager dans notre course effrénée vers le progrès et la modernité.

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Deux séjours d’exploration ont enrichi notre venue en Australie. L’un dans l’immense parc de Kakadu situé à l’est de Darwin. Les hauteurs dans lesquelles vivent traditionnellement les aborigènes y offrent le spectacle d’étonnantes peintures sur pierre qui, depuis des dizaines de milliers d’année, transmettent les mythes du Dreamtime. Mais les aborigènes se protègent. Ils sont fort peu nombreux à s’exposer aux touristes et les territoires qu’ils habitent ne peuvent être abordés sans autorisation. Les plaines qui disparaissent sous les trombes d’eau en saison humide (novembre à avril), découvrent, en saison sèche, d’immenses étendues de mangroves où règnent des oiseaux par centaines de milliers, des crocodiles d’eau douce relativement pacifiques et des crocodiles d’eau de mer beaucoup plus redoutables. Incroyable fascination que celle qu’exercent ces êtres aussi archaïques et repoussants qu’habiles et dangereux. On y apprend que le crocodile qui repose sur la plage toute gueule ouverte, n’a pas tant envie de vous croquer, que besoin de se rafraîchir le cerveau. Le propos serait rassurant si les accidents n’étaient pas si nombreux et même à Darwin, où les immenses et belles pages de Fannie Bay et de Cullen Bay s’étirent sous des conditions climatiques de rêve, crocodiles et méduses pullulent et aucune baignade n’est autorisée.

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Notre deuxième départ se fera en avion vers Alice Springs, la ville du centre de l’Australie qui mène aux extraordinaires sites géologiques et spirituels de Uluru et de Kata-Tdjuta. On y rencontre des chameaux et des chevaux sauvages, de gracieux wapitis et des oiseaux bariolés. La terre est rouge et, après une saison humide très pluvieuse, la végétation est incroyablement verte, de ce vert très doux dont se couvrent les amandiers et les oliviers de nos paysages méditerranéens. Nous avons choisi pour ce court séjour une formule qui nous permette de vivre le bush au plus près : retour à l’ambiance scout où on se plaît à ramasser le bois, faire la cuisine sur le feu de camp et dormir sous la tente au son des dingos, ces chiens sauvages australiens qui hurlent dans la nuit. Les paysages sont grandioses et inspirants. On s’immerge dans la valeur spirituelle des lieux et, du lever au coucher du soleil, on s’attache à l’extravagance des formations géologiques, au dynamisme de la vie animale et végétale et à l’impénétrable culture des populations qui ont vécu et vivent encore en très grande symbiose avec leur territoire.

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Si l’effectif aborigène est faible, la vitalité artistique de sa population est surprenante. De très nombreux artistes peintres reprennent  le mythe de la création et la symbolique des peintures traditionnelles dans des créations contemporaines saisissantes. Une exposition récente au musée du quai Branly a permis de porter jusqu’en Europe la symbolique de cet art très enraciné dans la culture d’un peuple. Le marché de l’art aborigène est dorénavant de plusieurs milliards de dollars par an. Earth’s Creation, œuvre de la plus célèbre artiste aborigène,  Emily Kngwarreye (1910-1996), a été vendue en 2007 pour plus d’un million de dollars, preuve de la valeur accordée à ce mouvement artistique et au sens profond qui le transcende. Au-delà de la peinture et de la sculpture, les aborigènes sont également très présents sur la scène littéraire, musicale et cinématographique.

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                                                                            Jeune artiste aborigène

Le week-end prochain, notre route nous conduira en Indonésie, à Kupang, Ouest Timor, et, le 13 juillet, nous serons à Bali pour fêter l’arrivée d’Arielle qui nous fait le plaisir de nous rejoindre pour trois semaines.

Nous vous souhaitons à toutes et tous un été lumineux et reposant,

Le Team Alioth

PS : les photos sont sur S6 4 - Australie

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