Après notre confortable week-end au Sofitel, nous poursuivons notre découverte de l’Indonésie, ce pays dans lequel Jokowi, le tout nouveau et 7ème président, gouverne auprès de 200 millions d’habitants répartis sur plus de 13 000 îles qui s’égrènent sur le 1/8ème de la surface du globe. Ici on brasse l’argent par millions (1 million de roupies = 65€) dans un pays où la vie ne coûte pas grand-chose, où le sport national est le combat de coqs et où les habitants sont d’une gentillesse qui dépasse tout ce que nous avons pu rencontrer jusqu’alors.
Difficile programme pour le nouveau Président
Le coq sportif
A Bali, côté mer ce sont les plages sans fin où les pirogues colorées se réfugient sur le sable pour fuir les nouveaux venus, jets-skis, surfs et kite-surfs qui sillonnent les vagues ; ce sont les ciels envahis de cerfs-volants géants qui, accrochés à quelque branche, se prélassent lascivement sous le chaud soleil de l’hiver ; ce sont aussi des infrastructures hôtelières omniprésentes destinées à absorber le tsunami touristique qui s’abat sur l’île en cette saison très courue des mois de juillet et août ; ce sont enfin les petites îles voisines, occasion d’une agréable escapade menée en compagnie de Valentine et Aurélien, neveux d’Arielle et Dominique qui, domiciliés à Singapour, nous ont ravis de leur présence pour un week-end de trois jours.
Portrait de famille
Chronique d'un mariage annoncé
Côté terre, du sud au centre de l’île de Bali, les temples se multiplient à l’infini. Honorés chaque jour, ils reçoivent fleurs et offrandes dans des rituels dont la profondeur spirituelle désarme l’étranger de passage. Les arts, extrêmement codifiés, sont omniprésents : architecture, peinture, musique, artisanat, danse. Le gamelan, ensemble de percussion traditionnel, accompagne les cérémonies religieuses et les spectacles de danse qui se plaisent à décliner l’histoire de l’enlèvement de la princesse Sita, femme du prince Rama, sauvée par le roi des singes.
La gastronomie n’est pas de reste. Le traditionnel nasi goreng -le riz frit à l’indonésienne- ou les satay, les brochettes de viande ou de poisson, figurent tant dans la vitrine des petits vendeurs de rue qu’au menu des bonnes tables. Des chefs, locaux ou étrangers, créent des cuisines originales et raffinées telle celle de « La Sardine », une adresse sélectionnée avec beaucoup d’à propos par Arielle et Dominique pour fêter l’anniversaire de Luc. Et quel n’est pas notre étonnement lorsque nous découvrons dans un restaurant de bord de mer une catégorie d’huîtres bien inattendue dans ces contrées lointaines.
The world is my oyster*
Dans la campagne se dévoile le spectacle très attendu des rizières verdoyantes irriguées en terrasses par un système de canalisation complexe. Les volcans se profilent à l’horizon mais nous n’aurons ni le temps, ni le courage surtout, de les affronter à pied. En revanche, c’est sans effort que nous répondons à l’invitation qui nous est faite par Sylvain (voir article 10) de venir partager un excellent brunch au Sofitel le dimanche 27 juillet : un bon repas, une douche, une connexion internet, Sylvain connaît tout des attentes primaires du navigateur en escale…
Nous décidons de rejoindre Jogyakarta, sur l’île de Java, d’un coup d’aile d’avion pour une courte semaine. Nous passons ainsi du monde hindou à l’univers musulman et les touristes extrêmement nombreux en cette période de fin de Ramadan, sont cette fois essentiellement javanais.
Jolies fleurs de Java
Au contact de la population locale qui aime passionnément se faire prendre en photo en compagnie des étrangers, nous découvrons les superbes temples de Borobudur (bouddhiste) et de Prambanan (hindouiste). Ces monuments exceptionnels des VIIIème et IXème siècles s’élèvent comme de vibrants repères de l’histoire du pays. Mais pas de temples sans marchands du temple et quels que soient les sites, à Bali ou à Java, nous nous étonnons de l’incroyable multitude des petits commerces dont la survie semble reposer si fragilement sur la manne touristique.
Temple bouddhiste de Borobudur
Temple Hindou de Prambanan
A « Jogia », nous apprécions le charme reposant et les bonnes adresses du petit quartier de Prawirotaman qui nous héberge, nous parcourons l’étonnant marché aux oiseaux et arpentons les palais du sultan qui règne encore sur la ville. Bien sûr, nous découvrons le savoir-faire sophistiqué de la confection du batik, ces pièces de tissu admirablement dessinées sur lesquelles on applique de la cire pour sélectionner une à une les couleurs à teindre.
Le sac à dos aux oiseaux
A « Jogia », pas de taxi pour les courtes distances mais des becak, ces triporteurs locaux au charme désuet qui vous pressent de recourir à leurs services. Luc désireux de se dégourdir les jambes, s’amuse à se substituer sur quelques centaines de mètres à l’un de nos conducteurs qui prend sa place à mes côtés : succès garanti auprès des passants et de ses collègues. Je pense qu’il en rit encore ! Quant à moi, je me trouve gentiment surnommée Madame Walking-Walking par les chauffeurs de becak de notre petite rue qui trouvent que nous ne faisons décidément pas suffisamment appel à leurs prestations.
Tout ce séjour a passé si vite. Nous rentrons de Java le 2 août pour accueillir notre nouveau co-équipier, Laurent C., arrivé dans l’après-midi. Dimanche matin 3 août, nous disons au-revoir à Arielle avec laquelle nous avons été heureux de partager notre découverte de l’Indonésie et qui part rejoindre la Normandie où il fait, paraît-il, aussi chaud qu’à Bali. Durant nos derniers jours nous tentons de nettoyer une coque parsemée de coquillages, de faire découvrir à Laurent quelques aspects essentiels de l’île et de boucler les opérations traditionnelles d’avant traversée, dont les formalités qui s’annoncent, bien sûr, compliquées.
Le petit nouveau est arrivé
Ce mardi, nous avons lâchement laissé Dominique défendre la cause administrative du bord, pendant que nous passons une merveilleuse journée à trois entre temples et rizières. Aujourd’hui 6 août, notre zélé et patient ambassadeur doit à nouveau consacrer son temps au labyrinthe des formalités. Grâce à tous ses efforts, nous devons partir en principe demain jeudi 7.
Sur la route de l’Océan Indien, nous nous arrêterons dans 1100 milles nautiques aux îles australiennes des Cocos Keeling pour poursuivre ensuite vers l’île Maurice, La Réunion, Madagascar, puis l’Afrique du Sud, destination finale de notre longue saison.
Bon été et amitiés.
Ch pour le team Alioth
PS 1 : *Cette expression est spécialement reprise à l'attention de notre ami Wandrille qui s'étonnait qu'un de nos amis, ostréiculteur de Saint-Vaast, ait déclaré à la presse que le monde lui appartenait.
PS 2 : Les photos des articles S6 10 et S6 12 sont sur l'album S6-5
PS 3 : Clojoli c’est fini !
Je me dois d’ajouter un petit mot sur l’opération de piraterie (heureusement purement informatique) qui nous a bien (pré)occupés durant notre séjour indonésien. Le compte « clojoli » est en cours de clôture. Arrivés à l’île Maurice, nous adresserons à tous nos contacts nos nouvelles coordonnées. Je dois un grand merci à Dominique pour son appui logistique et à notre ami Guy pour son expertise informatique. Ils nous ont, l’un et l’autre, bien aidés à nous sortir de la très exaspérante impasse dans laquelle nous étions enfermés ! Veuillez, de votre côté, nous excuser pour toutes les perturbations subies et pour le grand coup de frein apporté à nos échanges par mail.