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31 décembre 2015 4 31 /12 /décembre /2015 14:35

NDLR : D'avance veuillez exuser l'insertion des photos qui restent rétives à mes injonctions de présentation... J'espère que 2016 saura faire preuve d'un peu plus de discipline.

Voici, en point d’orgue de notre tour du monde, un long article essentiellement destiné aux navigatrices et navigateurs. Il reprend quelques unes des recettes que nous avons aimé partager à bord. La liste n’en n’est pas exhaustive et pourra s’enrichir de suggestions qui nous seraient apportées en retour (à bon lecteur et bonne navigatrice, salut !).

L’approvisionnement

La cuisine à bord est une fonction en soi qui suppose en amont un approvisionnement adapté et rigoureux. Je n’oublierai pas la mine déconfite de mes co-équipiers après avoir réalisé -et révélé- 24h de mer plus tard mon oubli, sous les halles de Raiatea (Polynésie française), des sacs de légumes et de fruits censés nous accompagner jusqu’aux îles Cook… ou la livraison impressionnante réceptionnée à Valparaiso en vue de notre traversée vers Tahiti programmée pour cinq semaines de navigation à cinq personnes.

En préalable à ce chapitre culinaire, il est bon de préciser que nous disposions à bord d’un frigidaire un peu pince doigts mais spacieux et bien aménagé et d’un bon volume de rangement. En revanche, nous avions fait fi de l’installation d’un congélateur consommateur d’espace et d’électricité. Honnêtement ni lui, ni la machine à laver le linge ne nous ont jamais manqué.

Dans l’approvisionnement il est bon d’inclure beaucoup d’herbes et d’épices pour corser un peu l’ordinaire, pas mal de tomates en boîtes destinées à prendre le relais de leurs consœurs qui, embarquées fraîches, se sont rapidement épuisées ; mais aussi des olives, des tomates séchées, des câpres, des fruits secs et des citrons verts pour améliorer plats et salades. Bien sûr la variété des fruits et légumes et leur bonne gestion à bord sont essentielles à la qualité culinaire. Les découvertes locales participent quant à elles à la saveur du voyage : les mangues et ananas du Brésil, le tarot ou la patate douce du Pacifique, les crabes royaux ou « centollas » du sud chilien, les chouchoutes calédoniennes alter ego des christophines antillaises, le red snapper néo-zélandais, les piments végétariens de la Guadeloupe…

Piments et épicesPiments et épices
Piments et épicesPiments et épices

Piments et épices

Parmi les fondamentaux, le chou blanc, le butternut, voire les avocats immatures, se conservent dans la durée alors que les salades, par nature fragiles, s’évanouissent en quelques jours. Les boîtes de thon et de saumon sont d’une bonne utilité ainsi que celles de champignons et de sauce tomate ou pesto. Nous avons appris en cours de route à nous munir de boîtes de lait de coco précieuses pour préparer le poisson à la mode polynésienne. Quelques conserves « de luxe » offertes par cousine Chantal ou sœur Elisabeth au départ de Cherbourg, ou encore apportées en cours de route par nos co-équipiers ont marqué de grands moments. La consommation du volumineux lot de pâté Henaff offert à notre départ du Havre, s’est égrenée  au fil des premières saisons. En revanche les boîtes de secours type maïs, petits pois, haricots verts ont pour l‘essentiel tranquillement cheminé au tour du monde pour revenir… à notre point de départ.

La liste type d’achats, établie sur tableur, nous fut d’une aide précieuse. Y introduire l’état du stock issu de l’inventaire du bord et les quantités souhaitées pour la traversée, permettait d’éditer automatiquement la liste de courses du moment. Répartie entre les membres de l’équipage, celle-ci permettait à chacune et chacun de prendre part au grand jeu de la chasse aux trésors. C’est là que l’œil, rivé aux dates de péremption -les fameux « best before » chers à Fred-, apprécie l’efficacité des conservateurs qui, loin des critères « bio », promettent cependant aux jambons et fromages une tenue de route confortable.

La corvée du supermarché (malgré tout fort utile) se conjugue avec le plaisir du vrai marché, de ses senteurs, de ses couleurs et de son exotisme. Quant à l’alcool il faut souvent l’acquérir séparément, et de préférence après avoir procédé aux formalités de douanes pour bénéficier de la détaxe qui participe au charme de l’apéritif.

Marchés du mondeMarchés du monde
Marchés du mondeMarchés du monde

Marchés du monde

Si l’approvisionnement s’identifie à une sorte de marathon un peu exigeant, le rangement qui lui fait suite reste une étape tout à la fois massive et délicate. Refuser l’accès à bord aux cartons-porteurs-potentiels-de-cafards, emplir de manière ordonnée les casiers du frigidaire, aménager le filet suspendu destiné aux fruits à-l’exception-des-agrumes-taxés-de-faire-mûrir-les-autres-fruits, prévoir un rangement accessible pour les œufs qu’il-faudrait-en-principe-retourner-chaque-jour, éliminer au maximum les emballages inutiles afin de minimiser le volume des poubelles de la traversée, trouver de la place et encore de la place dans les recoins des cabines pour arriver à tout « caser ». Voici autant de petits défis basiques auxquels nous confrontait chaque grand départ.

Une fois ces étapes accomplies -entre autres-, il est possible de lever l’ancre ou de larguer les amarres sachant qu’à compter de ce stade, l’équipage se devra de fonctionner en toute autonomie.

Les cuisinières et cuisiniers

Les qualités des cuisiniers du bord se résument à quelques connaissances de base dans la discipline, un cœur bien accroché à la gite, une certaine dose de patience et de contrôle quand la mer joue au chamboule-tout, une capacité d’anticipation et d’adaptation -par rapport à la météo et aux heures de quart notamment-, de la discrétion enfin pour respecter la tranquillité du carré et des cabines proches. Chacun participe en sa qualité de généraliste mais des spécialités se font jour avec le temps : à Dominique les poêlées d’aubergines, la mayonnaise et « le » gâteau au chocolat, à Luc les crêpes -à l’exécution malgré tout difficile en mer- et les pâtes, ou plus exactement les spaghettis dont il est friand.

La venue de co-équipières a bien enrichi le spectre des compétences culinaires. Si aucune d’entre elles n’a démérité, on citera Catherine au tableau d’honneur car elle a franchement « assuré » lors de notre difficile navigation des Gambier à Tahiti.

Cuisine en mer, cuisine à terreCuisine en mer, cuisine à terre
Cuisine en mer, cuisine à terreCuisine en mer, cuisine à terre

Cuisine en mer, cuisine à terre

Quant à la charge de la vaisselle, elle se laisse accaparer au fil du temps par les moins investis dans la préparation des repas. Si l’eau n’était pas toujours chaude pour réaliser cette petite corvée biquotidienne,  personne n’a jamais franchement osé -à ma connaissance- appliquer la devise favorite de notre ami Fred « Rincé, c’est lavé ; essuyé, c’est propre ».  En revanche, je me dois de confirmer qu’Hubert a bien fait –et souvent- la vaisselle : c’est une information qu’il voulait que sa maman connaisse. Je l’écris donc noir sur blanc.

Corvées de vaisselle en mer et à terre... et de poubellesCorvées de vaisselle en mer et à terre... et de poubellesCorvées de vaisselle en mer et à terre... et de poubelles

Corvées de vaisselle en mer et à terre... et de poubelles

La cuisinière

Il est bien sûr important, dans les cas de navigation hauturière, de disposer du confort d’un four. Nous avions fait, sur Alioth, le choix d’une cuisinière Wallas par ailleurs généreusement offerte par notre chère équipière Elisabeth. Fonctionnant au gas-oil, elle nous a évité les ennuis du réapprovisionnement en gaz et sa cohorte de problèmes : embouts, qualité, disponibilité, risque d’explosion etc. En revanche nous conseillons à tous les bateaux qui feraient ce choix d’exiger du fournisseur une petite formation à l’entretien de l’ustensile : contrairement à ce qui est annoncé, les réparateurs sont rares de par le monde et mieux vaut garder la main sur cet équipement de première importance.

Il est agréable, en complément, de posséder une bouilloire électrique pour les séjours au port et utile de disposer d’un petit « gaz » de camping rangé dans les coffres extérieurs au cas où…

Bières locales, bière à terre, bière en mer Bières locales, bière à terre, bière en mer
Bières locales, bière à terre, bière en mer Bières locales, bière à terre, bière en mer

Bières locales, bière à terre, bière en mer

VIN, BIERE & ALCOOL

C’est un chapitre tout à fait important que les brothers ne pouvaient négliger. A Cherbourg, quelques caisses de bons crus, doublées de vins plus ordinaires, furent donc chargées dans les soutes et enrichies de nombreuses bonnes bouteilles qui nous furent amicalement offertes lors de notre départ du Havre. Notre parcours a savamment permis les réapprovisionnements : Argentine et Chili (cf. article spécial dédié aux vins chiliens), Nouvelle-Zélande et Australie, Afrique du Sud… Notre route maritime s’est ainsi agréablement doublée d’une route des vins qui fut à elle seule un beau parcours de découverte.  On pourrait parler des bières aussi car chaque pays a ses propres marques et productions mais je n’ai vraiment aucune compétence pour aborder ce sujet mousseux.

L’apéritif est toujours un moment privilégié de la vie du bord surtout lorsqu’il peut se prendre dans le cockpit en guettant l’apparition du rayon vert… Le rituel du « Stade 2 », soit la transposition du whisky du dimanche soir face au petit écran, fut importé à bord par Gérard. Ce mode apéritif s’est rapidement institutionnalisé face au grand écran de l’océan au point de faire penser qu’à bord, c’était un peu tous les jours dimanche… Le whisky aussi a eu ses petites histoires à bord : du « 57° Nord » de Jean-Michel qui fut ouvert pour saluer notre entrée dans le canal de Beagle et nous remettre d’un bon coup de vent essuyé dans le détroit de Lemaire, au «Double 5» déniché à Puerto Eden, petit village perdu dans l’entrelacs des canaux de Patagonie. On aura aussi une pensée émue pour les deux regrettés whiskies oubliés dans un transfert de bus qui auront, sans aucun doute, fait le bonheur d’un chauffeur de Puerto Natales.

Quant à l’eau, issue de notre dessalinisateur, je peux préciser en consommatrice invétérée qu’elle était tout à fait remarquable et je rends à cette occasion un hommage tout particulier à notre « Sea Recovery ».

Dégustations chilienne, néo-zélandaise et sud africaineDégustations chilienne, néo-zélandaise et sud africaine
Dégustations chilienne, néo-zélandaise et sud africaineDégustations chilienne, néo-zélandaise et sud africaineDégustations chilienne, néo-zélandaise et sud africaine

Dégustations chilienne, néo-zélandaise et sud africaine

LE PAIN

La confection du pain à bord est vite essentielle quand on navigue au grand large. Voici une recette de pain qui m’a été conseillée par Anne (Uhambo) et qui a sensiblement amélioré la qualité de notre production boulangère.

450g de farine* – 250g d’eau tiède – 1 grosse cuillère à café de levure boulangère – 1 cuillère à café de sel.

Mélanger 150g de farine avec eau tiède, levure et sel. Laisser reposer si possible à température de 30° (facile sous les Tropiques !) pendant un certain temps (c'est-à-dire en principe 2h mais en fait en fonction des impératifs du programme du jour). Ajouter le reste de la farine. Malaxer. Taper à coups de poing (là, c’est un conseil de Laurent C. qui nous a fait de belles démonstrations de « bread boxing » en Patagonie). Mettre le pain dans un moule très légèrement huilé. Si le programme du jour le permet, laisser encore lever un certain temps (soit toujours en principe 2h). Enfourner 35mn à 220°. Honnêtement, c’est un peu plus compliqué mais bien meilleur que le pain de mie industriel. Une précision : pas besoin de machine à pain ! (fait partie des FAQ/QFP)

*On peut mélanger 1/3 de farine complète et 2/3 de farine ordinaire.

Fred n'est pas peu fier, Hubert le dit avec des fleurs, Pierre André a de la pâte plein les pattes., Fred n'est pas peu fier, Hubert le dit avec des fleurs, Pierre André a de la pâte plein les pattes.,
Fred n'est pas peu fier, Hubert le dit avec des fleurs, Pierre André a de la pâte plein les pattes., Fred n'est pas peu fier, Hubert le dit avec des fleurs, Pierre André a de la pâte plein les pattes.,

Fred n'est pas peu fier, Hubert le dit avec des fleurs, Pierre André a de la pâte plein les pattes.,

LES SALADES

On les apprécie particulièrement sous les tropiques et les herbes leur apportent toujours un plus. Les salades sont question de créativité mais aussi d’ingrédients car, en mer, pas question de compter sur le dépannage de l’épicerie du coin. Alors on fait « avec » et plus la route avance plus les crudités se font rares dans le saladier… Un outil bien utile : le flacon à vinaigrette destiné à minimiser les manipulations risquées des bouteilles d’huile et de vinaigre.

Parmi les traditionnelles d’Alioth : riz, pâtes ou semoule de couscous avec les ingrédients du moment. Trois d’entre eux font partie des fondamentaux. Le tabasco porteur de sa pointe pimentée. Les oignons rouges, toujours bienvenus. Les tomates séchées et leur petite note parfumée. Préparées avec ces seuls trois composants, les salades de haricots verts cuits al dente sont savoureuses.

La salade chou blanc, carottes, raisins secs et vinaigrette au curry fonctionne assez bien aussi. Dans différentes compositions, les noix de cajou brisées sont l’occasion d’apporter un brin de fantaisie… et font le plaisir de Dominique un peu « accro » de la délicieuse petite graine.

Du côté exotisme, je conseille la salade de chouchoutes/christophines. Il lui faut 6 jeunes chouchoutes, 2 tomates, 1 boîte de lait de coco, 1 citron, sel, poivre, ail, persil, oignons verts. Faire cuire 20mn les chouchoutes à l’eau salée, les éplucher, les couper en deux, enlever le cœur fibreux, les couper en dés dans un saladier. Verser le lait sur les chouchoutes/christophines et les tomates coupées en petits dés. Saler, poivrer, arroser d’un jus de citron, mélanger le tout, ajouter l’ail et le persil ainsi que les oignons verts finement hachés.

A la rencontre de nouvelles saveursA la rencontre de nouvelles saveurs
A la rencontre de nouvelles saveursA la rencontre de nouvelles saveurs

A la rencontre de nouvelles saveurs

Du côté coup de cœur, je citerai volontiers une salade qui a tous mes suffrages. Je la dois à notre co-équipière Catherine qui a plus d’un tour dans son sac en matière de cuisine à terre et en mer. Un peu luxe, mais avec les avocats et les mangues des tropiques elle est excellente !

  • Une mangue moyenne coupée en (petits) morceaux
  • Un gros avocat (idem)
  • Un petit oignon rouge haché
  • Un petit poivron rouge haché
  • Un petit piment rouge en tranches fines (aisément remplaçable par du Tabasco)
  • Deux cuillers à soupe de citron vert
  • Sel et poivre

Vous pouvez en version chic l’utiliser en accompagnement de saumon fumé ou de thon grillé… ou en version plus ordinaire la joindre au riz, aux pâtes ou au couscous pour une salade complète.

A noter que les mangues vertes ou les christophines sont délicieuses râpées crues en salade.

TARTES, CAKES & CLAFOUTIS…

La tarte est un peu compliquée à entreprendre à bord, sauf à trouver des pâtes toutes faites ce qui s’avère, hors de nos contrées, une opportunité assez rare. Par ailleurs tous les temps ne permettent pas, même avec un four sur cardans, la quiche lorraine ou la tarte aux citrons pour des questions de liquidité. En revanche la tarte à la tomate est facile à mettre en œuvre avec du fromage râpé, des tomates en boîte, olives, câpres… J’ai bien aimé aussi la tarte à l’oignon de notre amie Dominique. Elle nécessite 500g d’oignons hachés à faire revenir doucement dans le beurre ou l’huile d’olive. On lui ajoute un œuf entier, un verre de lait, du fromage râpé et une noix de beurre. Option petits lardons en plus si les moyens du bord le permettent.

Le cake, plus robuste,  reste une valeur sûre et toujours appréciée. On peut en créer plein de variantes, là encore selon les ingrédients du bord et du moment. Il peut par ailleurs se préparer la veille ce qui en fait un classique des approches de départ, surtout lorsque la mer s’annonce agitée.

Il lui faut 180g de farine, 3 œufs, 1 sachet de levure chimique, 100g d’emmental ou de parmesan, 10cl d’huile, 10cl de lait. On mélange le tout et on ajoute les ingrédients souhaités : olives et lardons, ou tomates séchées, câpres et basilic, ou saumon, aneth et baies roses, ou courgettes râpées revenues à la poêle etc.

Le plus simple est de mettre à bord le petit livre « Quiches, tartes et cie » (collection Marabout). Peu encombrant, il est plein d’idées très appréciables en mer.

La gougère

Très pratique, comme les cakes, pour les apéritifs entre voisins de pontons ou de mouillage car elle permet d’adopter le format « petit four ». Elles sont meilleures chaudes mais peuvent se déguster froides aussi.

25cl d’eau – 4 œufs – 100g de gruyère râpé – 150g de farine - 80g de beurre + 15g pour la plaque – 1 pincée de noix de muscade – sel et poivre.

Faire chauffer l’eau à ébullition avec le beurre coupé en morceaux et une cuillère à café de sel.

Hors du feu ajouter la farine d’un coup. Mélanger vivement et faites dessécher la pâte pendant 1mn à feu doux. Laisser tiédir quelques instants et incorporer les œufs un à un en mélangeant bien. Ajouter le gruyère râpé, la muscade, le sel et le poivre. Disposer en petites boules sur la plaque. Enfourner 25mn à 200°.

 

Le soufflé au fromage

4 gros œufs ou 5 moyens (subtil !) – 150g de gruyère râpé – 60g de beurre – 60g de farine – 40cl de lait. Noix de muscade.

Chauffer le beurre dans une casserole. Ajouter la farine et remuer rapidement pendant 1mn. Ajouter le lait tiédi, remuer au fouet pendant quelques minutes à feu doux. Retirer la casserole du feu. Séparer les blancs et les battre très fermement. Ajouter les jaunes d’œuf un à un puis le fromage râpé. Ajouter muscade, poivre et sel, blancs d’œuf. Verser dans un moule beurré et cuire 30mn au four à 200°.

Le pain de courgettes

C’est une recette de ma Maman que j’avais emmenée mais que je n’ai pas le souvenir d’avoir faite à bord. Sans doute à tort car j’ai souvenir qu’elle était bonne. En plus, ce légume n’a quasiment jamais fait défaut sur les marchés de notre parcours.

2 cuillères à soupe d’huile d’olive – 1kg de courgettes – 3 gros oignons – 1 gousse d’ail hachée – 6 œufs (ma Maman qui avait le souci du détail précise même sur sa fiche : œufs de 60 à 65g alors que je n’ai pas même idée du poids d’un œuf !) – 1 cuillère à soupe de maïzena délayée dans autant d’eau – un gros bouquet de persil haché – sel et poivre. Pour le décor (souci du détail encore !) : citron, salade, mayonnaise et tomates.

Faire revenir (pour sécher plus que pour dorer) dans une sauteuse et à l’huile chaude : courgettes, oignons, ail, sel et poivre. Casser les œufs et les battre avec sel, poivre, maïzena délayée et persil haché. Ajouter à la ratatouille, bien mêler. Verser dans un moule à cake beurré (28cm de long) et faire cuire au four au bain-marie th.6 (180°) 40mn environ. Démouler froid, garnir de salade etc… Servir avec une mayonnaise relevée.

Le clafoutis à la niçoise

1 poivron rouge – 1 poivron jaune – 200g de courgettes – 6 tomates confites à l’huile – 2 gousses d’ail – 4 brins de persil – 20 g de maïzena – 2 œufs + 2 jaunes – 25cl de crème liquide – 30cl de lait – 3 cuillères à soupe d’huile – sel et poivre.

Faire revenir les poivrons en lamelles à la poêle. Couper les courgettes en rondelles. Ciseler le persil. Hacher l’ail. Couper les tomates en morceaux. Faire chauffer l’huile. Faire revenir l’ail doucement puis les courgettes. Laisser cuire 5mn. Incorporer les tomates, les poivrons et le persil. Parallèlement, délayer la maïzena dans le lait froid. Fouetter les œufs et les jaunes dans le  saladier. Ajouter la crème, le sel et le poivre. Mélanger les deux préparations. Mettre au four th 7 (210°) pendant 30mn.

Les omelettes

L’omelette mistral

Celle-ci me vient de notre coéquipière Zabou qui en avait préparé une délicieuse dans la Bay of Islands (Nouvelle-Zélande). Faire un coulis de tomates et ail. Faire une omelette. Mettre l’omelette couverte du coulis de tomates dans un plat allant au four. Recouvrir de crème fraîche et de gruyère râpé. Mettre au four à 180° pendant 15mn. C’est vraiment bon et au moins on ne s’ennuie pas avec les proportions !

L’omelette soufflée

Petit détail ingénieux de notre ami Laurent C. : réserver deux blancs d’œufs, battre jaune et œufs entiers et ajouter au mélange les deux blancs battus en neige + sel et poivre.

La piperade

C’est une recette réalisée par notre ami et coéquipier François quelque part entre les Canaries et Dakar. Il s’agit de faire une ratatouille et de finir la cuisson en versant dessus des œufs battus en omelette. C’est excellent et cela évite le « coût » d’une casserole supplémentaire ce qui, en mer, est toujours un bonus.

Marchés du Vanuatu et d'IndonésieMarchés du Vanuatu et d'Indonésie
Marchés du Vanuatu et d'IndonésieMarchés du Vanuatu et d'Indonésie

Marchés du Vanuatu et d'Indonésie

LES LEGUMES

Le gratin de christophines

Un peu long à faire en mer surtout lorsque le vent monte !

Couper les christophines en deux et les cuire à l’autocuiseur. Séparer la chair de la peau sans abîmer cette dernière et en enlevant le centre. Réduire la chair en purée (avec le presse urée de Fred bien sûr !). Dans une cocotte faire revenir oignons + cives + piments végétariens + lardons hachés + mie de pain. « Faire mourir » -i.e. faire suer. Ajouter la chair de christophine, saler, poivrer. A la fin de la cuisson ajouter ail, crème et fromage râpé. Mettre le mélange dans les demi-peaux de christophines. Couvrir de gruyère râpé et de chapelure. Mettre au four à 180°.

Les tians, ratatouilles…

Il sont faciles à faire à bord et adaptables en fonction des ingrédients disponibles.

Avec les légumes, tout est question de combinaison. J’ai souvenir d’un trio de tarot, pommes de terre et patates douces cuits à la vapeur par Catherine qui fut un vrai délice…

 

Petits marchés de pêcheursPetits marchés de pêcheurs
Petits marchés de pêcheursPetits marchés de pêcheurs

Petits marchés de pêcheurs

LE POISSON

C’est tout un chapitre en bateau ! Il y a celui qu’on achète au port et dont on se régale avec les ingrédients locaux et il y a ceux que Luc pêche en mer et pour lesquels il est bon d’avoir quelques ressources en réserve. Encore faut-il savoir pêcher la bête, la faire « monter » à bord, la maîtriser (une rasade d’alcool dans les ouïes assomme assez vite l’animal), la tuer et la découper, toutes étapes placées sous le contrôle de Luc avec l’aide de Dominique dans le rôle du Capitaine Crochet. Nous nous sommes régalés de daurade coryphène, thon rouge, thon jaune, thazard, espadon, merlin bleu… En revanche et à notre goût, le requin n’a sa place à bord qu’en cas de famine extrême.

Du côté des produits locaux, nous conseillons d’éviter les moules séchées de Patagonie dont nous n’avons pas trouvé le mode d’emploi ad hoc et le saumon de la région de Puerto Montt dont les conditions d’élevage sont sujettes à caution. On leur préfèrera, sans hésitation, les délicieux fromages du marché de San Angelmo.

Le « Carnet de la cambuse» est une de nos deux encyclopédies de cuisine des produits de la mer. Il s’agit d’un joli carnet de Michel Pierre publié chez Casterman et agréablement illustré par des dessins de Corto Maltese. A mettre à bord de toute urgence s’il n’y figure pas encore ! Nous y aimons les crevettes au lait de coco, l’espadon (ou thon) à la sarde, les calmars sautés, le curry de légumes, le thon à la catalane… On y trouve même la recette du Nasi Goreng indonésien. Autre précieux petit ouvrage qui nous a valu des plats savoureux : « 50 recettes pour thons et sardines » de Françoise Buisson aux éditions… Françoise Buisson. Pas certaine que ce guide soit très accessible, je reprends ici deux de ses excellentes recettes.

Thon, merlin ou espadon cru

500g de thon, 4 citrons verts, 1 tomate, 1 concombre, 1 oignon, 1 carotte, 1/4l de lait de coco, sel.

Détailler le thon en morceaux de 1cm sur 2cm. Les mettre dans un saladier avec de l’eau salée. Pendant ce temps, préparer les légumes. Eplucher et couper très finement l’oignon et la carotte. Peler, épépiner et couper le concombre en tranches. Les faire dégorger dans une assiette en les saupoudrant de sel fin. Couper la tomate en tranches fines. Presser les citrons. Egoutter le thon, le mettre dans un saladier et l’arroser du jus des citrons. Laisser mariner jusqu’à ce que le thon soit transparent (environ 15mn). Retirer le jus de citron, ajouter les crudités et le concombre égoutté ; mélanger et verser le lait de coco. Vérifier l’assaisonnement. Servir aussitôt.

Tartare de thon, merlin ou espadon

400g de thon, 2 oignons, 3 cuillers à soupe d’huile d’olive, 2 cuillers à soupe de jus de citron, 2 cornichons, 1 botte de ciboulette, quelques gouttes de Tabasco, sel, poivre du moulin.

Détailler la chair du thon en petits dés. Les mettre dans un saladier. Peler et hacher finement les oignons. Couper les brins de ciboulette et les cornichons en petits morceaux. Dans un bol mélanger l’huile d’olive, le jus de citron, les oignons, les cornichons, la ciboulette, ajouter le Tabasco. Assaisonner. Verser cette sauce sur les dés de thon, bien mélanger, couvrir d’un film alimentaire et mettre au frais une heure. Egoutter le thon et le présenter sous la forme d’un steak reconstitué. Servir très frais avec éventuellement un aïoli, des tomates, des asperges…

Carpaccio de thon, merlin ou espadon

Pas besoin de recette pour ce petit plat d’une grande simplicité. Couper le thon ou l’espadon en lamelles très fines. Les poser à plat dans une assiette. Saler légèrement, poivrer, arroser d’un filet d’huile d’olive et parsemer de baies roses (de l’île Maurice de préférence, elles sont absolument délicieuses).

La pêche à bordLa pêche à bord
La pêche à bordLa pêche à bordLa pêche à bord

La pêche à bord

Sinon le poisson cuit au four avec quelques tomates (si possible) et oignons est toujours une valeur sûre. Et froid à la mayonnaise -merci Zabou de ce conseil, d’autant que Dominique sait en faire d’excellentes !- il est aussi bien appréciable. Saisi en steak dans une poêle très chaude et accompagné d’un simple filet de citron, il est également savoureux.

Nous avons par ailleurs un coup de cœur pour deux recettes qui nous ont laissé de grands souvenirs :

Les crevettes calédoniennes

La recette est de notre amie Edith. Les crevettes qu’on achète à Nouméa sont magnifiques et proviennent d’élevages locaux. Il faut les éplucher à cru (ce n’est pas la partie la plus simple), puis les faire sauter dans de l’huile d’olive bien chaude en ajoutant ail et persil en abondance. Saupoudrer de sel, poivre et curcuma (le nôtre nous fut offert par Pierrette en Nouvelle-Caédonie : saveur garantie !). Remuer et cuire (un peu mais pas trop). Mettre dans un plat. Déglacer le fond de la poêle avec de la crème que l’on verse ensuite sur les crevettes. Servi avec du riz accompagné de riz blanc et d’achars de légumes c’est succulent !

Les crevettes crues étant rares –à l’exception de la Nouvelle Calédonie et de Madagascar- on peut adapter la recette aux crevettes cuites. Une variante avec du lait de coco est excellente aussi.

Thon au sésame et son wok de légumes

Le 21 novembre 2013, notre neveu Vincent nous a cuisiné un délicieux thon néo-zélandais sur le mode asiatique qui nécessite :

  • 6 carottes et 6 courgettes
  • 2 poivrons et 2 poireaux
  • 1 botte d’oignons nouveaux
  • du gingembre, de l’ail et un oignon blanc
  • 500g de pousses de soja
  • de la coriandre fraîche
  • 6 tranches de thon, sauce soja salée, 1 tige de gingembre, 1 cuiller à café de sucre en poudre, piment

 

1 – Les légumes

Blanchir les pousses de soja dans de l’eau chaude (dès que l’eau bout, arrêter et rafraîchir).

Couper les légumes en bâtonnets -dont les tiges d’oignons nouveaux. Les poêler avec un filet d’huile d’arachide. Couvrir pour cuire à l’étuvée.

Dans une autre poêle, faire revenir ail, oignons et gingembre avec les têtes des oignons nouveaux.

Mélanger tous les légumes. Rajouter 4 cuillerées à soupe de sauce soja et 4 cuillerées à soupe d’huile de sésame. Mélanger.

Ajouter des peluches de coriandre avant de servir.


2 – Le thon

Faire mariner le thon dans 15cl de sauce soja salée enrichie d’une tige de gingembre râpée, d’une cuillerée à café de sucre en poudre et de piment.

Paner le thon dans de la graine de sésame. Le poêler en aller-retour dans de l’huile de sésame bien chaude.

 

La daurade façon créole

 

Nous devons cette recette à Edith qui, chez nos cousins Christiane et Arnaud, nous en a cuisiné une superbe à la Guadeloupe.

Mettre les darnes de daurade à tremper dans de l’eau salée, poivrée et citronnée.

Dans le fond d’une casserole faire revenir oignons et piments végétariens. Ajouter persil, cives et tomates coupées en dés.

« Faire mourir » -i.e. faire suer- et ajouter un peu d’eau pour que le mélange n’attache pas.

Ajouter le poisson. Laisser cuire à couvert 10mn. En fin de cuisson ajouter ail et jus de citron.

Au rayon des volaillesAu rayon des volaillesAu rayon des volailles

Au rayon des volailles

LA VIANDE

A vrai dire, à l’exception du poulet le plus souvent acheté rôti à l’escale et des différentes variantes de jambon achetées sous vide, nous consommons rarement de viande à bord. J’ai souvenir malgré tout d’avoir cuisiné un bœuf bourguignon à Buenos Aires à bord de Polarwind, chez nos amis Jutta et Osvaldo. Alors qu’ils nous offraient gentiment l’hospitalité sur leur bateau durant les quelques jours de la mise au sec d’Alioth, ils nous avaient demandé de leur concocter un dîner à la française. Troisième encyclopédie, le livre de recettes de la cocotte-minute, que j’utilise fort peu habituellement, m’a été ce jour-là d’une grande utilité.

Le yassa (poulet au citron)

Cette recette, je la garde en souvenir du Sénégal même si je crois n’en avoir jamais fait à  bord. Pour 6 personnes, il faut :

Un poulet coupé en morceaux ou 6 cuisses de poulet – 5 citrons bien juteux – un demi à un kilo d’oignons – deux gousses d’ail – 200g d’olives vertes – 2 cuillères à soupe de moutarde – un quart de piment antillais – sel et poivre – pour l’accompagnement, un kilo de riz.

La veille faire mariner les morceaux de poulet durant 12h dans le jus des citrons avec sel et poivre.

Le jour même, éplucher oignons et gousses d’ail. Couper le ¼ de piment en petits dés. Faire revenir le tout avec de l’huile dans une cocotte. Quand les oignons sont translucides, rajouter les deux cuillères de moutarde, le jus des citrons, un demi-verre d’eau et les morceaux de poulet. Après avoir salé et poivré, laisser cuire 15 à 20mn.

Moules de Patagonie, trio de tubercules, cuisine calédonienne, huîtres de Nouvelle ZélandeMoules de Patagonie, trio de tubercules, cuisine calédonienne, huîtres de Nouvelle Zélande
Moules de Patagonie, trio de tubercules, cuisine calédonienne, huîtres de Nouvelle ZélandeMoules de Patagonie, trio de tubercules, cuisine calédonienne, huîtres de Nouvelle Zélande

Moules de Patagonie, trio de tubercules, cuisine calédonienne, huîtres de Nouvelle Zélande

LES DESSERTS

Salades de fruits

Elles sont toujours variées et agréables sous les tropiques : ananas, papayes, mangues, oranges, bananes… Le tout arrosé d’un zeste et d’un jus de citron vert. A consommer sans modération.

Crème renversée

Il est bien rare que les conditions soient réunies pour faire ce grand classique en mer mais il est une valeur sûre au port ou au mouillage. Il faut un fond de caramel dans un moule haut. On verse dessus un mélange fait de 1 litre de lait chaud vanillé, 5 jaunes d’œuf et 5 œufs entiers, 100g de sucre. On cuit ensuite au four à 180° jusqu’à ce que le dessus de la crème soit doré (3/4h ?). En Argentine, j’ai pu tester  la cuisson de la crème renversée pendant la phase de grutage du bateau, certaine qu’en cas d’accident, le renversement de la crème n’aurait été qu’une toute petite partie du problème…

Le gâteau au chocolat d’Alioth

Il est le must des grands jours et Dominique s’en est fait le spécialiste.

200g de chocolat noir - 200g de Beurre - 5 œufs - 1 cuillère à soupe de farine - 250g de sucre.

Faire chauffer le four à 190° et en profiter pour y faire fondre le beurre et le chocolat, mélange auquel vous ajouterez le sucre.  Laisser refroidir un peu. Incorporer les œufs un à un en incorporant bien avec une cuillère en bois. Ajouter la farine. Bien lisser le mélange. Verser dans un moule de 20cm de diamètre et faire cuire 22 minutes. Sortir du four et démouler rapidement. Il est excellent le jour même mais aussi  le lendemain après une nuit au frigidaire.

Le cake aux pommes de Raphaël

180g de farine- ½ sachet de levure chimique - 3 œufs - 170g de sucre - 150g de beurre - 200g de pommes -1 pincée de sel - en option : cerneaux de noix et raisins secs.

Battre œufs et sucre. Ajouter farine, sel et beurre fondu. Incorporer la levure, les pommes pelées et râpées. Mélanger. Verser dans un moule à cake beurré. Faire cuire 50mn à thermostat 6 (180°). Laisser refroidir avant de démouler.

Les fruits cuits

C’est une recette anglaise que nous a fait découvrir notre amie Jill. Il n’y a pas plus simple et c’est délicieux. Couper des morceaux de fruits avec la peau (poires, pommes, oranges…) ajouter, si vous en avez, de l’ananas (sans la peau…) saupoudrer de cassonade et mettre au four à 180° pendant un certain temps (3/4h ?).

Les clafoutis aux fruits

On peut les faire à n’importe quels fruits. Selon ce dont on dispose à bord on peut utiliser l’une ou l’autre recette :

  • 40cl de lait entier, 4 œufs, 100g de farine 150g de sucre, 1 gousse de vanille, 40g de beurre fondu, 1 pincée de sel
  • 4 œufs, 100g de sucre semoule, 75g de farine, 30cl de crème liquide, 15cl de lait, 1 culiierée à café de kirsch ou rhum, 1 gousse de vanille, 20g de beurre.

Le crumble

Aux pommes, aux poires où à tout ce qu’on veut, il reste un classique d’une grande facilité d’exécution. On recouvre les fruits coupés en morceaux d’un mélange fait d’un tiers de sucre, un tiers de farine et un tiers de beurre. Si on est très gourmand et si on en trouve, on peut rajouter de la poudre d’amandes dans les mêmes proportions que les trois autres ingrédients du mélange. (Une base de 100g est bonne pour 4/5 personnes)

Le gâteau à l’ananas de Cendra

Caramel liquide - 1 boîte d’ananas en rondelles - 125g de beurre -125 g de farine – 125g de sucre

Tapisser le fond du moule de caramel. Poser jointivement les tranches d’ananas. Verser la pâte. Cuire au four.

La compote de pommes

Agrémentée d’un jus et d’un zeste de citron vert, elle est excellente. Mon amie Zabou la fait aussi à base de citron jaune et d’orange. Pour cela, faire cuire dans une casserole découverte :

  • 1kg de pommes épluchées et en morceaux
  • 1 zeste d’orange et 2 le jus de deux oranges
  • 1 zeste de citron et le jus de 2 citrons
  • 150g de sucre

J’ai tenté le gâteau de patates douces mais sans beaucoup de succès donc je m’abstiens d’en fournir la recette. Et puis quand il ne reste plus grand-chose de frais à bord il reste toujours les fruits en conserves…

Les scones de Maree

Maree & Phil sont de récents amis australiens rencontrés lors de leur escale à Saint Vaast la Hougue (cf. l’article du blog qui  leur est consacré). En dernière minute avant mise en ligne, je reprends la recette des scones de Maree que nous avons dégustés dans le carré de Red Roo : un pur bonheur ! Maree qui s’exerce au français a fait l’effort de l’écrire dans notre langue. Je la reproduis telle quelle car elle n’en a que plus de charme.

50cl farine - poudre à lever incorporée (2 cups)

6,25cl sucre en poudre (1/4 cup)

12,5cl crème fraishe fluide (1/2 cup)

12,5cl lemonade (1/2 cup)

Pincée de sel

Mode d’emploi

  • Préchauffer le four à 220°
  • Dans un saladier bol : farine, sucre sel
  • Ajouter crème, limonade,
  • Mélanger dans une pâte molle
  • Démouler sur banc fariné
  • Pétrir doux/léger jusqu’à 2cm épais
  • Entaille cercle (utilise verre bord)
  • Au four moyen 10-15mn (quand hausse)
  • Servir avec confiture et fouet crème.

Il y a aussi la tarte au citron que Maree a confectionnée pour le soir de Noël… une recette anglaise qui remonte à trois générations… « Gorgious » selon notre amie Nanette. Maree annonce l’ouverture prochaine de son blog. Espérons qu’elle aura la bonne idée d’y faire figurer ses recettes de cuisine qui sont absolument savoureuses !

C’était donc le meilleur pour la fin !

 

Ananas de Moorea, noix de coco du jardin des cousins, fruits indonésiens et fruits malgachesAnanas de Moorea, noix de coco du jardin des cousins, fruits indonésiens et fruits malgaches
Ananas de Moorea, noix de coco du jardin des cousins, fruits indonésiens et fruits malgachesAnanas de Moorea, noix de coco du jardin des cousins, fruits indonésiens et fruits malgaches

Ananas de Moorea, noix de coco du jardin des cousins, fruits indonésiens et fruits malgaches

Et puisqu'il est l'heure de mettre résolument le cap sur 2016, le team Alioth, avec beaucoup d'amitié, vous souhaite, en ces temps incertains, santé, félicité et sérénité face à l'adversité.

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10 décembre 2015 4 10 /12 /décembre /2015 22:03

Nous y étions préparés. Taraudé par l’ennui qui le lie depuis plusieurs mois au ponton « H » de Port Chantereyne, Alioth a signé son prochain départ. Bien sûr, les années passées restent inoubliables et les liens indestructibles mais, conçu pour voguer au large, notre cher Azzurro se languissait dans l’attente d’un nouveau team et d’un programme taillé à sa mesure.

Le team MOVE, composé de Marc, Olivier, Vincent et Etienne a officialisé sa prise de relais. Le nouvel équipage comprend à son tour un duo de brothers, caractéristique à laquelle Alioth se dit très attaché.

Le programme, a de quoi faire rêver Alioth… et ne pas nous laisser indifférents : un tour des Amériques, de l’Atlantique au Pacifique, des extrêmes du continent Arctique aux grandes solitudes gelées de l’Antarctique… Chanceux Alioth : que de bon temps à venir ! Une saison estivale de rodage en Norvège en 2016 devrait précéder cinq années de circumnavigation américaine. Puis, une fois le grand tour effectué, il s’agira de céder Alioth aux mains d’un nouveau team lui-même désireux de l’emmener vers de nouvelles aventures… Bis repetita placent

Le blog a eu six ans hier. D’ici la fin de l’année, deux ou trois derniers articles devraient encore voir le jour au nom du team Alioth. Au-delà, peut-être lui aussi poursuivra-t-il son chemin entre les mains du team MOVE…

Hello MOVE ! Bye, bye Alioth ! Be safe and happy together…

 

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9 décembre 2015 3 09 /12 /décembre /2015 21:00

Le Red Roo est le kangourou rouge, vigoureux habitant du bush de South Australia. C’est aussi le nom d’un Alliage 38, soit un cousin direct d’Alioth, récemment acquis au Havre par un couple d’Australiens qui, sur le conseil de Marine et Sébastien (Méléos) croisés à Honfleur, a pris contact lors de son arrivée en escale à Saint Vaast la Hougue.

Maree & Phil à bord de Red Roo

Maree & Phil à bord de Red Roo

 

Dégustation de scones ***** à bord de Red Roo, dîner à l’Epivent, marche nocturne du Téléthon conclue par une roborative soupe à l’oignon, dîner de gala au Tourps pour l’anniversaire improvisé de Maree, petit voyage en Tasmanie et en Australie par tablette interposée : amis saint-vaastais et australiens ont vécu en Val de Saire de magnifiques moments d’échange et d’amitié ! Après une longue traversée et le franchissement du redoutable raz de Barfleur, Red Roo a rejoint Alioth à Port Chantereyne (Cherbourg) où il n'est pas exclu de se revoir.

A bord de Red Roo
A bord de Red Roo

A bord de Red Roo

Phil et son livre de français - Fin de marche du téléthon
Phil et son livre de français - Fin de marche du téléthon

Phil et son livre de français - Fin de marche du téléthon

Dîner au manoir du Tourps et promenade à La Pernelle
Dîner au manoir du Tourps et promenade à La Pernelle

Dîner au manoir du Tourps et promenade à La Pernelle

Réveillons de Noël et du jour de l'an... et un voyage à Sydney, destination devenue très à la mode en Val de Saire depuis l'arrivée de Red Roo
Réveillons de Noël et du jour de l'an... et un voyage à Sydney, destination devenue très à la mode en Val de Saire depuis l'arrivée de Red Roo
Réveillons de Noël et du jour de l'an... et un voyage à Sydney, destination devenue très à la mode en Val de Saire depuis l'arrivée de Red Roo

Réveillons de Noël et du jour de l'an... et un voyage à Sydney, destination devenue très à la mode en Val de Saire depuis l'arrivée de Red Roo

Red Roo, samedi 17 janvier, 11h30, le grand départ pour Aurigny sur fond de Redoutable
Red Roo, samedi 17 janvier, 11h30, le grand départ pour Aurigny sur fond de Redoutable
Red Roo, samedi 17 janvier, 11h30, le grand départ pour Aurigny sur fond de Redoutable

Red Roo, samedi 17 janvier, 11h30, le grand départ pour Aurigny sur fond de Redoutable

Et Alioth impatient de suivre Red Roo s'est élancé dans la rade pour un émouvant salut à son petit frère du chantier Alliage.
Et Alioth impatient de suivre Red Roo s'est élancé dans la rade pour un émouvant salut à son petit frère du chantier Alliage.

Et Alioth impatient de suivre Red Roo s'est élancé dans la rade pour un émouvant salut à son petit frère du chantier Alliage.

Un grand merci à Gérard pour ses  photos... et les deux photo-montages cachés dans l'article !

OOROO, OOROO, RED ROO ! Ooroo is an Australian term meaning "see you later", the friendship will continue ! The word is old fashioned so it is generally used by 70 plus yr olds. Mainly heard in New South Wales on the Australian East Coast.

OOROO, OOROO, RED ROO ! Ooroo is an Australian term meaning "see you later", the friendship will continue ! The word is old fashioned so it is generally used by 70 plus yr olds. Mainly heard in New South Wales on the Australian East Coast.

Maree and Phil : la vie d'avant
Maree and Phil : la vie d'avant

Maree and Phil : la vie d'avant

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1 décembre 2015 2 01 /12 /décembre /2015 23:16

Pour toutes celles et tous ceux qui voudraient soutenir le projet dans les rues du Vendée Globe :

http://www.kisskissbankbank.com/en/projects/dans-les-rues-du-globe

Sachant que Monsieur QQ a son fan club parmi les amis d'Alioth, j'ai plaisir à vous envoyer son invitation au Nautic pour la présentation de l'expo-évenement Dans les rues du Globe, projet de mise en scène urbaine & maritime prévue sous forme d'une exposition géante à ciel ouvert aux Sables d’Olonne à l’occasion du Vendée-Globe 2016.

Vous pourrez :

- découvrir au Stand Région Pays de La Loire - Hall 1 K40-K42 cette magnifique aventure artistique conçue par :
Isabelle Keller (exploratrice graphique),
Maud Bernos (photographe),
Gaele Flao (artiste-peintre),
Monsieur QQ (platicien-scénographe),
et Sophie Roumet-d’Enquin (coordinatrice).

- et assister sur le même stand à une performance graphique à quatre mains réalisée par Gaelle Flao et Monsieur QQ le vendredi 4 décembre à 16h et le dimanche 6 décembre à 16h

Ne parvenant pas à charger sur le blog la plaquette en ma possession, je vous invite à suivre le lien suivant qui vous donnera peut-être une idée plus illustrée du projet.

https://www.facebook.com/Dans-les-rues-du-Globe-437910883065076/?fref=ts

Nous ne pourrons rendre visite au Nautic cette année. Nous regretterons tout particulièrement les performances graphiques de notre cher neveu et les amis que nous avions toujours le plaisir de rencontrer à cette belle occasion. Si par chance vos pas vous dirigent vers la Porte de Versailles, faites-y de beaux rêves...

ch

Gaele Flao et Monsieur QQ au Nautic le vendredi 4 décembre 2015
Gaele Flao et Monsieur QQ au Nautic le vendredi 4 décembre 2015

Gaele Flao et Monsieur QQ au Nautic le vendredi 4 décembre 2015

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19 septembre 2015 6 19 /09 /septembre /2015 12:56

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Voici un titre sans équivoque : bien ancrés sur la terre ferme, nous n'avons pas repris le large !

L'été s'est déroulé à la vitesse d'un Azzurro 53 sous spi par 20 noeuds de vent. Luc s'est réinvesti dans la pêche, Dominique se dévoue à son jardin ; la baignade, les balades, le vélo (vive la Roue-Pi !) ont repris toute leur place et nous nous adonnons aux charmes des retrouvailles en famille et des rencontres entre amis.

Nous avons eu le plaisir d'accueillir en longue escale saint-vaastaise Barbara et Hans, nos amis allemands de Resolute, de croiser le si sympathique équipage familial d'Angelus qui a donné naissance à Maria, petite merveille océanique, de fêter somptueusement le mariage du cap-hornier Hubert avec la belle Adélaïde qui se promet d'aimer la haute mer. Comme quoi le voyage se poursuit, à sa manière... Pendant ce temps, Alioth, amarré aux pontons de Cherbourg, ne manque pas de susciter quelques intérêts et nous tentons de nous faire à l'idée d'une séparation prochaine.

 Barbara & Hans en escale à Saint Vaast la Hougue

Barbara & Hans en escale à Saint Vaast la Hougue

Adéla¨de et Hubert à bord d'Alioth

Adéla¨de et Hubert à bord d'Alioth

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Mais c'est sur un tout autre sujet que je vous invite aujourd'hui, puisque c'est bien de terre qu'il s'agit. Une terre de laquelle émerge les portraits sculptés de Cécile Raynal qui fut notre co-équipière de la Guadeloupe aux Açores. Certains d'entre vous ont suivi le travail réalisé lors de sa résidence sur un cargo de la CMA-CGM qui avait donné lieu à la très belle exposition "Hommes d'équipage" présentée aux Docks du Havre en 2013 lors du départ de la Transat Jacques Vabre. S'il vous vient l'envie de temps à autre de prendre le large, je vous incite d'ailleurs à visionner le film réalisé par l'agence W&Cie à partir des vues prises par Cécile lors de sa résidence transatlantique sur le Fort Saint-Pierre :

https://www.youtube.com/watch?v=8gMp5BmV7W0

Revenons à l'actualité : en cette fin d'été et ce début d'automne, Cécile Raynal expose à Paris.

Sa très puissante et émouvante tablée Persona,ae, réalisée au centre de détention de Caen sera visible ce week-end, les 19 et 20 septembre, à l'occasion des journées du patrimoine, dans les jardins du château de la Celle-Saint-Cloud où elle a été invitée pour un an par le ministère des Affaires étrangères à exposer son oeuvre dans le parc des sculptures.

 

 

 

 

 

 

Persona,ae  (photo envoyée en direct ce jour par Laurent de La Celle Saint-Cloud)

Persona,ae (photo envoyée en direct ce jour par Laurent de La Celle Saint-Cloud)

Du 8 octobre au 8 janvier prochain, Cécile expose par ailleurs une trentaine d'oeuvres à l'Institut Montsouris. Voici son invitation à venir découvrir le fruit de sa double résidence en service pédo-psychiatrique au CHU de Rouen et à Montsouris.

 

 

 

 

 

Invitation

Invitation

En complément, voici quelques photos des préparatifs de ses "figures".

A l'atelier
A l'atelier

A l'atelier

Cuisson
Cuisson

Cuisson

Statue à la calotte de glace (la glace provient du fond de la bouteille de gaz qui gèle durant la cuisson)

Statue à la calotte de glace (la glace provient du fond de la bouteille de gaz qui gèle durant la cuisson)

N'hésitez pas à venir à l'Insttut Montsouris : l'exposition y sera installée du 8 octobre au 8 janvier prochain et l'accès y est libre chaque jour de 9h à 20h.

J'en terminerai en revenant au monde maritime pour rendre plus tristement hommage à la Marie-Madeleine, une vaquelotte - j'apprends même qu'il s'agirait d'un "cordier Bautier"- bien connue de tous les marins du Val de Saire qui s'est tristement échouée aux îles Saint Marcouf le week end dernier.

Coïncidence des calendriers, les îles Saint Marcouf seront, elles, à l'honneur ce soir, samedi 19 septembre, sur France 2 à 20h55 dans l'émission de Stéphane Bern : sélectionnée dans un bouquet de neuf trésors à sauver, elle peut, grâce au vote des auditeurs se voir attribuer un prix bien utile à la sauvegarde du site. Alors, si le sort du petit joyau des Saint-Marcouf vous tient à coeur, n'hésitez pas à vous connecter sur France 2 !

 

S7 14 - Terre à terre
S7 14 - Terre à terre
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20 juillet 2015 1 20 /07 /juillet /2015 22:39

« Petit crachin, n’effraie pas le bon marin», voici un joli dicton sérieusement mis à l’épreuve, en ce 14 juillet, de la rade embrumée de Cherbourg aux quais bruineux de Saint-Vaast-la Hougue. Inscrits au rôle d’équipage : Michel, parrain d’Alioth, Laurence, la professeure de CM1 de Quettehou qui, avec ses élèves successifs a suivi notre voyage durant cinq années, et trois jeunes moussaillons recrutés parmi nos petits enfants.

Cherbourg-Saint-Vaast : l'équipageCherbourg-Saint-Vaast : l'équipageCherbourg-Saint-Vaast : l'équipage
Cherbourg-Saint-Vaast : l'équipageCherbourg-Saint-Vaast : l'équipageCherbourg-Saint-Vaast : l'équipage

Cherbourg-Saint-Vaast : l'équipage

Passé le phare de Gatteville,  les bateaux amis de Barfleur et de Saint-Vaast, ont entamé une escorte dont la flotte, stoïque face à la météo hostile, s’est progressivement étoffée au cours de notre avancée. Quelle haie d’honneur ! Emotion à l’entrée du port de Saint-Vaast, puis au ponton face à la foule qui se presse… Nous n’oublierons jamais cette quasi-arrivée de Vendée Globe qui s’est déroulée sur le strict registre de l’amitié : BRAVO & MERCI !

 

Alioth accompagné de Zephyr, Black Shark, Cocher, Karaboudjan et bien d'autres encoreAlioth accompagné de Zephyr, Black Shark, Cocher, Karaboudjan et bien d'autres encoreAlioth accompagné de Zephyr, Black Shark, Cocher, Karaboudjan et bien d'autres encore
Alioth accompagné de Zephyr, Black Shark, Cocher, Karaboudjan et bien d'autres encoreAlioth accompagné de Zephyr, Black Shark, Cocher, Karaboudjan et bien d'autres encoreAlioth accompagné de Zephyr, Black Shark, Cocher, Karaboudjan et bien d'autres encore

Alioth accompagné de Zephyr, Black Shark, Cocher, Karaboudjan et bien d'autres encore

A l’étape logique et logistique de Cherbourg, nous nous devions en effet d’ajouter un hommage à Saint-Vaast qui fut, dans les années soixante, le plan d’eau de nos premiers bateaux, de nos premières régates et qui reste un formidable port de l’amitié…

Un accueil aux accents inestimablesUn accueil aux accents inestimablesUn accueil aux accents inestimables
Un accueil aux accents inestimablesUn accueil aux accents inestimablesUn accueil aux accents inestimables

Un accueil aux accents inestimables

Saint-Vaast où, d’ici deux à trois jours, nous attendons Resolute, le petit bateau rouge de nos amis allemands Hans et Barbara que nous reconnaîtrions entre mille. Alioth a partagé avec lui bien des moments de navigation en Amérique du Sud, dont le tour de l’île de Horn et le franchissement de son célèbre cap, et c’est dans la joie et la stupeur que les deux compères se sont retrouvés il y a quelques semaines aux Açores dans la minuscule marina de Florès.

Resolute au Cap Horn (2012) et aux Açores (2015)Resolute au Cap Horn (2012) et aux Açores (2015)Resolute au Cap Horn (2012) et aux Açores (2015)

Resolute au Cap Horn (2012) et aux Açores (2015)

Comme vous pouvez en juger, cet article n’est qu’une nouvelle façon de prolonger l’écriture du mot FIN…

J’y adjoins des mots de remerciements chaleureux au blog d’Alioth qui fut un grand compagnon de voyage et un lien fantastique avec vous toutes et tous. Quoiqu’il advienne à l’avenir, votre assiduité et vos encouragements ont été les vrais leviers de son existence ! Sachez qu’avec le présent article, la barre des 30 000 visites et des 115 000 pages lues sera franchie. D’autres sujets thématiques surviendront sans doute dans les mois qui viennent ainsi que de probables informations sur la destinée future de notre Azzurro 53 auquel nous souhaitons de repartir rapidement vers un grand large qui lui va si bien.

Je retiendrai de notre long voyage une immense reconnaissance  à notre cher Alioth et à la quatrième dimension apportée par la précieuse participation de nos co-équipières et co-équipiers.  

A l'arrivée, Alioth et ses équipiers : et ils étaient loin d'être tous sur la photo !

A l'arrivée, Alioth et ses équipiers : et ils étaient loin d'être tous sur la photo !

Voici un lien vers les superbes photos de Gilles :

https://www.dropbox.com/sh/676c4dffqddp3mq/AADHYL9XHnElmGxNKGHt_Izja?dl=0

 

Attention : lien provisoire.

Je clôturerai enfin cet article d’un petit mot personnel sur notre étonnant trio, car l’aventure était essentiellement humaine et le team Alioth était tout entier inscrit dans cette dimension là. Si les jours riants furent parfois traversés de jours plus ternes, si la vie à trois, six mois par an dans 35m², excuse à elle seule quelques accrochages ou impatiences,  me resteront toujours  de cette formidable navigation la noblesse et la puissance que j’attribue désormais au mot « équipage » et je n’ai de meilleurs termes pour conclure qu’en disant : BRAVO LES BROTHERS, VOUS ETES FORTS !

 

Hommage aux BrothersHommage aux BrothersHommage aux Brothers
Hommage aux BrothersHommage aux BrothersHommage aux Brothers

Hommage aux Brothers

Ch qui se fit, avec plaisir et en relation avec ses lectrices et ses lecteurs, le porte plume de la vie d’Alioth et de son team.

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27 juin 2015 6 27 /06 /juin /2015 14:54
Lajes de Flores : son bar, sa marina, son phareLajes de Flores : son bar, sa marina, son phareLajes de Flores : son bar, sa marina, son phare

Lajes de Flores : son bar, sa marina, son phare

Prélude d’un retour programmé, nos trois escales de la saison sept se placent sous le signe de l’exclusivité européenne : Sainte-Hélène (Grande-Bretagne), Guadeloupe (France) et Açores (Portugal) où notre navigation se prélasse entre Flores, Faial et… Terceira, la troisième bien sûr. Le temps, lui, s’accélère. Cécile nous a quittés de Horta le 23 et Jean-Michel a atterri sur la même piste aéroportuaire le 25 juin.

A Lajes de Flores : barbecue sur la plageA Lajes de Flores : barbecue sur la plageA Lajes de Flores : barbecue sur la plage

A Lajes de Flores : barbecue sur la plage

Loin du tourisme de masse, les îles se dressent, braves et sauvages, au milieu de l’Atlantique. De création récente à l’échelle de la construction du monde -4 millions d’années-, leur apparente tranquillité voile pudiquement un permanent qui-vive. Car ici le volcanisme s’active, témoin l’émergence en 1957-58, à la pointe nord-ouest de Faial, du volcan dos Capelinhos dont l’éruption a fait gagner plus de 2km² à la surface de l’île.  Le phare du lieu, depuis lors déclassé, conserve fière allure au cœur d’une géologie lunaire cernée par l’océan. Partout ailleurs ce sont les fleurs, les troupeaux de bovins et les hortensias ; les petits champs en bocage pour se protéger du vent, les cratères et les chutes d’eau qui sculptent le paysage. La propreté des sites et l’hospitalité austère des portugais s’inscrivent dans la droite ligne de la rude harmonie des lieux.

 

 

 

 

 

S7 11 - Les AçoresS7 11 - Les AçoresS7 11 - Les Açores
S7 11 - Les AçoresS7 11 - Les Açores

Les Açores sont bien sûr le pays des baleines et des cachalots que l’on ne chasse désormais plus qu’à la jumelle ou à la caméra lors d’une de ces expéditions d’observation dont  Cécile est revenue le souffle coupé.

 

 

 

 

 

 

 

S7 11 - Les AçoresS7 11 - Les Açores
S7 11 - Les AçoresS7 11 - Les AçoresS7 11 - Les Açores

Petit port perdu au milieu de l’Atlantique -doté de 300 places dans la marina malgré tout- Horta voit se croiser, dans un mouvement incessant, les routes des navigateurs du monde entier. Les Açores sont un incroyable terrain de retrouvailles et c’est avec une immense surprise et une grande joie que nous avons vu entrer dans le petit port de Lajes de Flores nos amis de Resolute avec lesquels nous avons viré le Cap Horn et partagé tant de bons moments en Amérique du Sud ! Malgré tout, certains ne font pas halte ici pour les raisons les plus candides, tel ce beau maxi qui vient de se faire arraisonner le long du quai de Horta pour trafic de drogue à l’issue d’une saisie d’une tonne de cocaïne à son bord.

 

Le mont Pico vu de HortaLe mont Pico vu de HortaLe mont Pico vu de Horta

Le mont Pico vu de Horta

La coutume veut ici que chaque bateau tague sa trace, sur les sols ou les murs des quais qui bordent le port. La tradition semble peu à peu se teinter de superstition, d’une de ces croyances qui rôde sans en avoir l’air en s’ancrant solidement dans les âmes des voileux : dessiner sur le quai, protégerait les marins qui reprennent le large. Grâce à l’énergie et au talent de Cécile, Alioth n’a pas dérogé au rituel à Flores, puis à Horta où la pluie ayant détourné un projet bien préparé par l’artiste du bord, j’ai bien maladroitement tenté de prendre la relève.

 

S7 11 - Les AçoresS7 11 - Les Açores
S7 11 - Les AçoresS7 11 - Les Açores
S7 11 - Les AçoresS7 11 - Les Açores

Durant le temps de notre escale, nous suivons la Solitaire du Figaro et les résultats du jeune havrais Charlie Dalin, fils d’une bonne amie de Cécile, qui au classement final se place second à 25mn de Yann Eliès. Une belle performance : bravo Charlie !

 

A Horta, le Café Sport de Peter est une institution. Le rendez-vous incontournable des navigateurs. On y prend tranquillement son café le matin en égrenant ses mails, on y dîne dans une ambiance haute en paroles dans un décor de pavillons de clubs et de dents de cachalots gravées selon l’art local du scrimshaw.  On y rencontre des gens qui connaissent des gens que l’on connait et avec lesquels on a soi-même navigué… Et si le mythe de Peter n’a pas évité la surenchère commerciale et les produits dérivés, on se laisse prendre agréablement  au jeu en remarquant que, quoiqu’il arrive, Peter est là, manches retroussées et « mouille sa chemise » auprès de la clientèle…

 

S7 11 - Les AçoresS7 11 - Les AçoresS7 11 - Les Açores
S7 11 - Les AçoresS7 11 - Les AçoresS7 11 - Les Açores

Cette escale peut-être plus maritime que toute autre, nous la dédions à notre ami Jacques dont nous avons eu la profonde tristesse d’apprendre qu’il nous avait quittés le 23 juin. Ce fut un grand marin qui avait « l’élégance du cœur » comme l’écrit si parfaitement l’Amiral Laganne, Président du Yacht Club de France et past-président de la SNSM ; un passionné de la mer, incroyablement dévoué, entre autre, à la cause de la sécurité et du sauvetage en mer tant il était désireux de  « rendre au monde maritime, toutes les richesses qu’il nous a apportées ». Nous sommes de tout cœur auprès de Laure ; pensons affectueusement à Arnaud, Marie et Louis ; à Philippe aussi.

 

Pour JacquesPour Jacques

Pour Jacques

Dernière halte à Terceira, joyau final de notre circumnavigation, d’où nous partirons ce dimanche 28 juin, pour revoir notre Normandie. Arrivée prévue le 6 juillet à Cherbourg, selon météo bien sûr. 

 

 

Jean-Michel : l'équipier de la dernier manche.Jean-Michel : l'équipier de la dernier manche.Jean-Michel : l'équipier de la dernier manche.

Jean-Michel : l'équipier de la dernier manche.

Cécile, dont nous regrettons qu’elle n’ait pu prolonger son voyage jusqu’à notre ultime destination, a bien voulu reprendre la plume électronique pour donner la suite de ses impressions.

Merci à elles avec nos très amicales pensées de la belle Terceira !

 

Terre,

C’est un rocher noir, volcanique comme tout l’archipel des Açores. Il apparaît à peine brumeux en cet après midi où nous touchons sa terre les jambes légèrement sonnées.

La minuscule île de Florès abrite un port tout aussi minuscule, où s’amarrent les bateaux en transat venus des caraïbes. Sur ces bateaux voyagent et vivent toutes sortes de personnes, de familles de couples. D’étranges rêves glissent sur les mers, celui de la navigation en famille semble assez usant pour … les mères. Homme à la barre, homme à la voile, femme au foyer gîtant, un quotidien avec trois enfants dans un espace ou sol et mur ont parfois à jouer l’esquive et se confondre peut même devenir inquiétant. Le luxe c’est le quart de nuit, en solo et en silence.

La terre est belle sur cette île, côte noire, pentes vert-tendre et vert-olive, hortensias sauvages en pagaille, vaches et veaux bruns au beau destin animal, les yeux au dessus de l’océan toujours, partout, village silencieux en pierre et en fleurs encore, chants de merles au dessus de nos têtes nous marchons, nous marchons, et c’est parfait.

Dans le port de Florès y a des marins oui, même des femmes marins, baroudeuses aux cheveux longs roussis de soleil et de sel, baroudeuses musiciennes aussi, yeux frangés de rides, de nuits à veiller sur le noir et de jours à les plisser sous la lumière crue.

 

Savais tu que les baleines ne dormaient que d’un cerveau, la tête en bas ?

 

Dans le port de Florès nous croisons donc des navigateurs de tous bords, tous azimuts, toute origine sociale et cette mixité pétille, la mer nous fait croire dans un monde réconciliable.

Christiane, après un bain partagé dans l’allégresse, me dit que cet océan a bon goût.

Salé à point.

Je la soupçonne de plus en plus d’avoir en une autre vie habité les eaux profondes…

 

Savais tu que les cachalots de crient pas, ne sifflent pas,  mais qu’ils cliquent et décliquent , se caressent aussi?

 

Dans le port de Florès il y a aussi un minuscule bar, une vague taverne où crie parfois une moche télé, où le café réveille quelques marins venus prendre des nouvelles du monde internet et où quelques îliens semblent avoir tout leur temps.

Nous repartons un après midi trois jours plus tard pour rejoindre Faial, à quelques 120 milles de là.

 

Savais tu que les baleines rêvaient ?

 

Faial n’est pas minuscule, tout aussi noire et découpée, face à elle se dresse un pic noir enveloppé de brume, couvercle ou anneau selon les heures.

A la pointe ouest de l’ile se dressait un phare. Un pour guider les marins. Mais un jour, la terre a tremblé, et pendant huit mois le feu et la cendre ont rendu la zone infréquentable et aveugle.

Huit mois plus tard, 3 km² d’une nouvelle terre était apparue, perchant ses coulées noires et figées bien au dessus de la lumière du phare. Lorsque nous sommes allés sur cette montagne, nous étions rares les marcheurs. Langue de caillasse et de terre noire et grise, étalé comme un dos d’une baleine géante (dixit Christiane, la femme qui peut être parle à l’oreille des baleines), plongeant ses vertiges fracassés dans une eau bleue d’un bleu sauvage et profond. Quelques plantes commencent à pousser sur cette terre toute neuve. Des griffes de sorcières en l’occurrence.

Tout en haut de la partie la plus haute la mer à perte de vue, le disque terrestre comme je l’aime, quand il coupe le souffle et nous rappelle notre dimension réel, et en bas

 

Nagent des baleines, invisibles, mais elles sont là.

 

Le lendemain, j’ai craqué, suis partie chez Hortabalaneos, petite structure dans la marina tenue par deux Açoriens passionnés de cétacés, fils et petit fils de pêcheurs de cachalots, qui emmènent par petit groupes les touristes en zones où vivent et se nourrissent baleines et dauphins.

 

Je ne savais pas à quel point elles étaient calmes, lentes, puissantes, gracieuses, immenses, émouvantes, sans autre bruit qu’un souffle.

Contrairement à nous, autres mammifères, elles ne respirent pas par réflexe, mais en conscience, en décision.

 

Les baleines méditent elles ?

 

Sur le zodiac au moteur coupé, nous garderons aussi longtemps l’immobilité au milieu d’une tribu de dauphins mêlant adultes et petits, sautant en totale synchronicité hors de l’eau, puis se séparant et se retrouvant, comme si les petits avaient comme parents toute la bande …

 

Quelques jours plus tard

Je dois quitter l’équipage d’Alioth sans pouvoir dessiner d’ex-voto sur le quai de la marina, sans pouvoir terminer avec eux leur tour du monde, avec une gratitude et un respect aussi grand qu’une baleine pour l’amie Christiane et les deux frères capitaines en alternance, taiseux mais pas seulement, je repars à terre gonflée d’énergie, de beauté de mots nouveaux, de vents fous…

Merci Team Alioth

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14 juin 2015 7 14 /06 /juin /2015 15:48

Nos transatlantiques semblent résolument placées sous le signe bienfaisant des résidences artistiques : après la venue de Monsieur QQ qui a partagé notre vie sur Alioth de Dakar à Salvador de Bahia en 2010, notre amie sculptrice[1] Cécile Raynal a mis son sac à bord le 28 mai pour faire route sur Alioth de la Guadeloupe aux Açores. Quant à Jean-Michel, qui nous rejoindra à Horta -île de Faial- pour l’ultime étape, son coup de crayon et sa maîtrise du pinceau feraient le bonheur de nombre d’amateurs.

Guadeloupe : entre les îlesGuadeloupe : entre les îlesGuadeloupe : entre les îles
Guadeloupe : entre les îlesGuadeloupe : entre les îlesGuadeloupe : entre les îles

Guadeloupe : entre les îles

Notre navigation s’engage en douceur le 29 mai avec une escale sous le pain de sucre des Saintes suivie d’une halte dans la charmante baie de Deshaies, au nord ouest de Basse Terre. Il s’agit de flâner encore un peu le long des îles, de permettre à Cécile de prendre ses marques puis de la mener sans trop de brutalité en milieu hauturier.

A DeshaiesA DeshaiesA Deshaies
A DeshaiesA DeshaiesA Deshaies

A Deshaies

Notons que si notre « matelote », novice en voile et un brin convalescente, revendique un petit temps d’adaptation pour s’amariner, elle n’en aborde pas moins sa traversée avec la détermination qu’on lui connaît. La manœuvre, la navigation, la météo, tout passe au crible de son désir d’apprentissage et en peu de temps adonner/refuser, lofer/abattre, border/choquer, viennent étoffer son langage marin. Quelques jours après notre départ, la voici aux commandes d’un quart de jour ; à quelques jours de l’arrivée, la voilà prête à assumer la responsabilité d’un quart de nuit. Tout ceci sans compter une implication sans limite dans tous les ateliers du bord : deux longues journées d’atelier couture de grand-voile, une fastidieuse journée de plomberie pas spécialement racontable et de manière beaucoup plus alléchante une main experte apportée aux préparatifs culinaires.

 

Manoeuvre, formation théorique, navigation, couture J1, couture J2, plomberie...Manoeuvre, formation théorique, navigation, couture J1, couture J2, plomberie...
Manoeuvre, formation théorique, navigation, couture J1, couture J2, plomberie...Manoeuvre, formation théorique, navigation, couture J1, couture J2, plomberie...
Manoeuvre, formation théorique, navigation, couture J1, couture J2, plomberie...Manoeuvre, formation théorique, navigation, couture J1, couture J2, plomberie...

Manoeuvre, formation théorique, navigation, couture J1, couture J2, plomberie...

Ces deux semaines transatlantiques nous auront permis de pousser la gastronomie du bord à son meilleur niveau. Le giraumon de Monsieur Saint-Louis, les mangues de Véronique, les bonnes recettes d’Edith -dont la confection d’un gratin de cristophines pimentée par un vingt nœuds de vent au bon plein- ont contribué à prolonger la douce atmosphère guadeloupéenne.

 

Team AliothTeam AliothTeam Alioth

Team Alioth

A proximité des AçoresA proximité des AçoresA proximité des Açores

A proximité des Açores

Grand largeGrand largeGrand large

Grand large

Le 10 juin, la ligne de pêche a jeté son dévolu sur un espadon d’une beauté saisissante. Outre l’esthétique exemplaire de l’animal, le bleu outremer de sa peau, la transparence des nageoires du même bleu intense, l’œil d’une rondeur parfaite lui-même cerclé d’un bleu lumineux ont fait chavirer les cœurs sensibles - dont je suis. Dès sa sortie de l’eau, les couleurs de l’animal se départaient de leur brillance inouïe. Chavirant au gris, elles sonnaient l’issue du dur combat dont il sortait vaincu.

Voici, en raccourci et parmi tant d’autres, un moment qui porte à réflexion sur l’avidité de nos appétits humains et sur l’étendue des droits que nous nous arrogeons sur la nature[2]. Cécile me dit que son ami Jörg, de manière quasi-rituelle, remercie avant de l’abattre l’animal qu’il a sélectionné au sein de son élevage ; moi j’aurais volontiers sollicité auprès de l’espadon un impossible pardon. Bien sûr, on félicite le pêcheur et on s’efforce de dissocier le plat délicieux qui règne dans l’assiette du spectacle de la splendeur animale piégée à l’hameçon. Et comme Dominique lui aussi y met du sien, on cherche à se réconforter dans la dégustation moelleuse de son irrésistible fondant au chocolat…

 

La bête

La bête

Au milieu de l'océanAu milieu de l'océan
Au milieu de l'océanAu milieu de l'océan

Au milieu de l'océan

Le 11 juin, nos esprits sont proches de Martine qui représente Cécile à l’inauguration par le ministère des Affaires étrangères du parc des sculptures du château de la Celle Saint-Cloud. Celui-ci accueille de grands noms de la sculpture française contemporaine dont celui de Cécile qui y a installé Persona, une œuvre réalisée en 2009 au centre de détention de Caen.  Il n’y a pas qu’en mer qu’on mesure le chemin parcouru…

 

Persona au parc des sculptures de la Celle-Saint-CloudPersona au parc des sculptures de la Celle-Saint-Cloud
Persona au parc des sculptures de la Celle-Saint-Cloud

Persona au parc des sculptures de la Celle-Saint-Cloud

Encore faut-il ajouter une précision de taille : les sargasses beaucoup moins présentes au nord qu’au sud de la Guadeloupe, ont rapidement disparu de notre paysage. Ce fut un soulagement tant pour l’agrément de notre navigation que pour les craintes que nous formulions sur le niveau de pollution de cette partie de l’Atlantique.

Dimanche 14 juin au matin nous sommes arrivés à 7h30 dans l’île la plus occidentale des Açores et cette fois nous pouvons dire que si nous n’avons pas vu Cuba nous allons faire Flores !

 

[1] www.cecileraynal.net

[1] Lire « Le règne du vivant » d’Alice Ferney -merci Catherine ! – est une intéressante façon d’aborder le sujet.

Les copines d'à bordLes copines d'à bordLes copines d'à bord
Les copines d'à bordLes copines d'à bordLes copines d'à bord

Les copines d'à bord

Cécile, en vacances de sa terre, et en résidence sur Alioth vous confie quelques impressions passagères...

Cécile, en vacances de sa terre, et en résidence sur Alioth vous confie quelques impressions passagères...

L’air est collant, la moiteur toute tropicale, le soleil violent sur la peau tout juste débarquée de Normandie. Départ de Deshaies, petit port de Basse terre ou nous sommes restés une nuit au mouillage, soirée crabe farci au dessus de la baie très calme, Christiane, Luc et Dominique détendus, à la veille du départ pour une quinzaine de jours de traversée vers les Açores. Passée la joie des retrouvailles j’ai découvert entre Pointe à Pitre et Basse terre la désagréable nausée léthargique du dénommé mal de mer. …

J’ai rejoint les amis navigateurs il y a deux jours à Pointe à Pitre. Alioth est fin paré après la réparation du pilote et de la cuisinière qui défaillait. Je ne sais à quoi m’attendre, n’ai jamais navigué que sur un cargo. Entre sommeil coriace et accoutumance à la vie du bateau je m’initie au déséquilibre et au vocabulaire des voiles, des cordages et des corps, reconnaissante aux trois équipiers pour la patience et la sollicitude qu’ils réservent à la terrienne débarquée fatiguée sur leur grand voilier.

Border, aborder, larguer, choquer, hisser, affaler,  je m’affale sous l’effet soporifique du mal de mer lofer, lover, je l’aime celui là, lover les bouts, bout au vent et vent debout, arrimée à la proue, irriguer, harangueur , non là je m’égare. Prendre un ris, une risée, pas encore cela viendra, grand voile, haubans, winches, spi, trinquette, c’est pas l’homme qui prend la mer c’est la mer … chanta l’homme ivre et désespéré, abattre, tirer des bords, foc, fog, glisser, se retenir in extremis, toujours une main pour soi, une main pour le bateau me disent les amis, j’apprends à me servir de celle ci au plus vite, drisse, écoute, border l’écoute…

Border l’écoute ! Ok, je la borde.

Je suis accueillie par un équipage bien rodé aux imprévus de cet environnement organique pour le moins instable qui me semble toujours aussi étrange, posé en lisière des astres et de l’orange bleue qui héberge nos vies minuscules à deux pattes. Au près de l’infini cosmos.

Deux pattes. C’est insuffisant sur le petit bateau qui gîte. Point de tempête ni même de gros temps, simplement l’angle de l’habituel horizontal varie de seconde en secondes, et je n’ai pas encore intégré le différentiel.

Il en faut davantage pour se déplacer du cockpit au carré, de la cuisine au tableau de bord, de l’avant à l’arrière, de bâbord à tribord, il en faut quatre, c’est moins qu’une araignée ou qu’une pieuvre mais autant qu’un gibbon, donc deux pattes et deux bras le plus long possible, aux doigts agrippant et  solides, pour : suivre la vague, le roulis, le choc possible, tanguer, amortir, passer le poids d’une jambe à l’autre, passer le plat d’un convive à l’autre ou le verre sans le verser, boire dans le verre sans soi même verser, choquer un bout sans perdre pied, passer le fil dans le chat d’une aiguille sous le vent sous la grand voile en réparation…

De ma cabine située à l’arrière, le bateau de nuit se répand en bruits intimes, intérieurs, gémissements, cliquetis, flux de l’eau, bouillonnements, bulles, grincement d’un bout choqué et roulement de winch, petite mélodie sifflotante infatigable de l’éolienne tout à l’arrière, caresse opaque de la vague juste derrière ma couchette. Parfois selon la mer et le vent, des chocs viennent interrompre l’écho primitif d’un état fœtal, le ronron d’un roulis berceur, le flottement de l’esprit avant le sommeil, et là c’est Beyrouth!  C'est-à-dire coque d’alu contre montagnes de flotte, masse devenue dure et brutale, ça sonne comme mines qui sauteraient devant au hasard dans une ville déserte.

Le jour revenu, ces rencontres entre le petit bateau et le corps de l’obscurité marine perdent leur inquiétude archaïque. Le jour revenu toujours réapparaissent les trois navigateurs et leur sérénité indéfectible, les petits déjeuners

Le jour revenu j’apprends à tenir debout avec mes quatre pattes.

Le souvenir du cargo sur lequel j’ai embarqué 3 mois s’estompe peu à peu, à mesure que le corps fait corps avec le  voilier. Le porte-conteneurs ne connait pas les sensualités ni les saute d’humeurs du petit bateau, ni sa légèreté ni ses à coups explosifs, ni sa vulnérabilité ni sa paisible poésie. Mais tous les deux doivent s’incliner et se ployer aux accords de l’air et de l’eau, sans casser, tous les deux doivent suivre les mouvements de la mer, devenir la vague.

Hier encore, beau moment tout en légèreté, quand s’est installé un vent arrière, qui nous a permis de hisser le spi, ronde voile bleue donnant au petit bateau un air de fête. La nuit mouillée est sans étoile, sans direction autre que les écrans, sans profondeur, l’immensité se réduit à un espace borné de rien d’où peut surgir n’importe quel bateau non repérable, voire tout autre fantasme. Jamais  je n’entends une plainte des trois marins du bord. Comme les vagues, imperturbables, ils continuent de confier leur fatigue et leur éventuel découragement au vent et savent qu’ici se déroule un scénario qui ne repose que sur eux et sur les caprices du ciel.

Le jour donc s’est levé sous le gris, sous une eau rafraîchie  et sur une mer en noir et blanc. Même les poissons volants se planquent.

En début d’après midi le bleu était de retour, mer belle ciel dégagé nous avons salué un petit voilier de 10m qui croisait à quelques centaine de mètres pendant qu’un cargo découpait sa silhouette à tribord, soudain nous n’étions plus seuls, il y avait foule sur cette mer. Longtemps nous avons regardé l’autre voile blanche, je suppose que longtemps sur l’autre bord les voyageurs ont fait de même, liés par la même conscience de nos fragilités réciproques dans cet infini qui peut t’avaler ou te délivrer ses splendeurs, liés en silence par la joie de voir l’autre exister aussi. Inatteignable certes mais là dans les mêmes vagues. 

Je suis de quart maintenant, remerciant Luc de me laisser une heure seule à veiller sur les écrans, nous sommes à 580 milles de Flores, belle île des Açores que nous devrions atteindre d’ici quatre jours ; nous sommes partis de la Guadeloupe il y a une dizaine de jours, Christiane me dira précisément quand, ici plus encore qu’à terre je perds le compte du temps.

Je retrouve les constellations et les masses fluorescentes du plancton qui glissent le long de la coque, trainant derrière des masses médusées. La nuit borde ses étoiles, parfois l’une se défile au dessus, parfois une autre tombe dans l’horizon noir. Être seule en mer sous la nuit étoilée, s’oublier dans la contemplation est une grâce dont on  se remet avec lenteur.

Depuis ces dix jours Luc tend ses lignes à l’arrière du bateau, en vain, Christiane prépare de véritables  festins sans autre poisson que celui fumé acheté aux Antilles.

Ce soir soudain le fil s’est tendu, rapidement  Dominique a enroulé le solent pendant que Luc enroulait sa ligne et remontait un sillage délicat, puis un aileron vif argent bleuté découpant l’eau sans une écume, une bête se précisait, élégante, bleue, longue, fine, les deux frères ont remonté un espadon magnifique de deux mètres,  qui n’en voulait pas de cet air, de ce bateau, de cette mort.

Perdant son sang il a perdu son bleu, un bleu roi sans hésitation qui s’est transformé en gris anthracite métallique, seul l’œil vert océan du poisson a conservé sa couleur et sa brillance, j’ai pensé que les poissons mourraient les yeux ouverts, comme Zénon dans L’œuvre au noir, mais ce fut une pensée bien étrange  à l’arrière du petit bateau, près de Christiane silencieuse, manifestement bouleversée par la mort en direct de cette prise qui donne à Luc seul un sourire épanoui. Plus tard, après la photo, après le découpage, nous partagerons un repas sans ogm, sans trace d’élevage de quelque forme que ce soit, en sushi et en grillade. Nous mangerons de l’espadon cru cuit frit en salade et à satiété jusqu’à notre arrivée à Florès. Nous en offrirons à l’équipage d’un catamaran en panne de gasoil en pleine mer un après midi sans vent. Gardant en tête l’œil plein d’océan qui nous regarda longuement avant de se fixer.

Mais qu’il était beau vivant.

Christiane vient de prendre son quart, la nuit est calme, je fais le point, l’inscris sur une carte, hésitant toujours un peu entre latitude et longitude, c’est idiot, récurrent, faire le point demande un long entraînement, d’autant qu’il change sans cesse. Une fois de plus, l’amie navigatrice me resitue les axes appropriés.

Enfin je la laisse sous le ciel, un de ces dômes qui nous fait croire que la paix existe sur cette planète. Que la profondeur de l’un se fait reflet de l’autre.

Après quelques jours de jeu d’esquive avec l’anticyclone des Açores, nous voilà à 400 milles de Florès, la première île où nous souhaitons mouiller trois jours, la plus à l’ouest de l’archipel. Vent de 13 nœuds, Alioth  vogue à 7 nœuds. Tout est bleu de nouveau, enfuis les cauchemars des premiers jours, le gâteau d’anniversaire de Christiane concocté avec soin par Dominique augure d’une soirée très douce, je vais donc illico préparer de l’espadon à la créole, selon une recette de la cuistote qui fête aujourd’hui un âge de cachalote ! Il me semble que le cachalot est le comble de la classe comme animal totem pour la grande dame qui à la fois tient ce blog à jour depuis huit ans, tient avec les deux frères la barre du grand voilier de jour comme de nuit, par tous les temps, tient le bleu du cordon culinaire en toutes circonstances, tient la bonne humeur à jour tel un cap existentiel, tient une bibliothèque à disposition des hôtes du bord, dans laquelle je viens de piocher un bijou d’intelligence, de colère, de sensibilité et d’incitation à l’action écrit par Alice Ferney qui fait dire à un certain Magnus Wallace: avant de revenir dans la chambre de mon enfance, dans la maison de ma mère à K, j’ai vu le monde. J’ai couru les océans sans loi, ces pâturages liquides pour lesquels je n’étais pas fabriqué. Je ne m’y trompais pas, l’homme appartient à la terre, les eaux vivantes n’ont pas besoin de lui. J’avais pourtant besoin d’elles, comme on désire l’éternité au lieu de la mort, le ciel au lieu de l’enfermement, et sentir au lieu de penser…

La suite est splendide, lumineuse, généreuse, sauvage et… révoltante comme le sort fait aux espèces vivantes aujourd’hui par notre civilisation si globalement assassine.

Cette nuit j’ai pris mon premier quart en solo, étrangement le vent tombé à 10 nœuds depuis quelques jours a terminé sa chute au lever du jour, me laissant fort désemparée sur le petit bateau flottant immobile, à chercher un souffle autour à insuffler aux voiles. Seule une houle ample et quelques poissons volants dans la lumière fragile m’ont confirmé l’inanité de ma quête. Point de vent, point de souffle, juste une infime brise annonciatrice d’une matinée paisible, et n’étant ni fille d’Eole ni sirène, je n’ai su qu’attendre le capitaine Dominique qui à 6 heures, aussitôt levé a mis le moteur en marche, histoire de remettre un sillage à l’arrière du grand voilier.

Deux jours plus tard se profile l’archipel par la lueur d’un phare et celle plus féroce de chaluts éclairés. Christiane m’indique les codes de repérages de la position des bateaux de nuit par leur couleur : rouge sur rouge , rien ne bouge, vert sur vert tout est clair, on dirait une ritournelle, suis pas certaine que les chaluts aient le sens chromatique avisé. Mais bientôt la terre, ses lacs intérieurs, ses fleurs ses oiseaux, ses hommes et ses volcans éteints…

… Les voix des sirènes

 

 

 

 

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26 mai 2015 2 26 /05 /mai /2015 20:51
A Pointe à Pitre, l'esprit de Honfleur et celui de Florence ArthaudA Pointe à Pitre, l'esprit de Honfleur et celui de Florence Arthaud

A Pointe à Pitre, l'esprit de Honfleur et celui de Florence Arthaud

Voici trois semaines qu’Alioth séjourne à la marina de Pointe à Pitre, après avoir abandonné tout espoir d’aborder les rivages des îles voisines. Le puzzle des réparations et livraisons enferré dans le dédale des longs week-ends de ce joli mois de mai à la française a en effet rapidement eu raison de nos projets de sortie vers les Saintes et Marie Galante.  Dominique en a justement profité pour prendre une dizaine de jours de grand air en métropole dans l’attente d’un départ des Antilles pressenti pour le 29 mai.

 

A Pointe à Pitre - Immeubles et musée Saint John PerseA Pointe à Pitre - Immeubles et musée Saint John PerseA Pointe à Pitre - Immeubles et musée Saint John Perse
A Pointe à Pitre - Immeubles et musée Saint John PerseA Pointe à Pitre - Immeubles et musée Saint John PerseA Pointe à Pitre - Immeubles et musée Saint John Perse

A Pointe à Pitre - Immeubles et musée Saint John Perse

Cette station un peu forcée aurait pu se faire longue d’autant que le temps est chaud et humide à la marina de Bas du Fort. La proximité entre les bateaux s’y mesure à l’épaisseur de la défense dans une ambiance animée en cette période où les uns descendent vers le sud pour fuir le risque de cyclones alors que d’autres, dont nous sommes, préparent leur retour vers les Açores et la vieille Europe.

 

Beautés tropicalesBeautés tropicalesBeautés tropicales
Beautés tropicalesBeautés tropicalesBeautés tropicales

Beautés tropicales

Mais nos disponibilités temporelles se faisant généreuses, nous  savourons le merveilleux accueil de nos cousins Christiane et Arnaud nichés dans un petit paradis de verdure tropicale caressé par la brise rafraîchissante des hauteurs de Saint-Claude (Basse-Terre). Nous immisçant sans scrupule dans leurs emplois du temps étoffés de créatrice-cheffe d’entreprise et de radiologue public-privé-Basse-Terre-Grande-Terre, nous aurons usé et abusé de leur hospitalité durant trois longs week-ends placés sous le signe de la culture, de la musique, du tourisme, de la plongée, de la marche, des baignades et de la gastronomie : ti-punch et boudins antillais, poissons et langoustes grillées, sans oublier les spécialités d’Edith au nombre desquelles la daurade créole, les gratins de christophines… et le fameux colombo autour duquel nous avons joyeusement célébré le mariage des petits cousins Anne et Louis-Marie à quelque soixante degrés de longitude des festivités officielles.

Tandis que je me familiarise avec la cuisine créole auprès d’Edith qui fait mourir[2] ses petits légumes au fond de la cocotte, Luc, sous l’œil averti de Monsieur Saint-Louis, affronte la végétation tropicale machette à la main. En bref, nous voici tombés sous le charme inédit d’une escale placée sous les bonheurs conjugués du bateau de plaisance et de la maison de vacances familiale...

 

En compagnie d'Edith et de Monsieur Saint-LouisEn compagnie d'Edith et de Monsieur Saint-Louis

En compagnie d'Edith et de Monsieur Saint-Louis

Les bulles dans la piscine et dans la piscine à bullesLes bulles dans la piscine et dans la piscine à bulles

Les bulles dans la piscine et dans la piscine à bulles

Un petit coin de paradisUn petit coin de paradisUn petit coin de paradis
Un petit coin de paradis

Un petit coin de paradis

Ces journées de loisir nous ont offert le plaisir de découvrir les talents de Claire, harpiste (et ancienne vice-championne du monde de 420 !) et de Raymond, guitariste. De retour d’une série de concerts en Haïti, ils font une courte halte chez Christiane et Arnaud sur leur route vers la métropole -avant un nouveau départ pour le Brésil. Bonheur des rencontres de passage, plaisir des notes égrenées entre deux valises et espoir de l’audition d’un vrai concert un jour, quelque part, au hasard des voyages et des calendriers.

 

En compagnie de Claire et de RaymondEn compagnie de Claire et de Raymond

En compagnie de Claire et de Raymond

Arnaud a su, lui aussi, nous réjouir de belles heures musicales : guitare en solo à domicile ou répétition en groupe, ou encore concert de son mentor au Bar sans nom sur la marina de Rivière-Sens. Après ces prémisses prometteuses, nous manquerons de peu et avec grand regret le concert donné par les Spitfaya[3], dans le même lieu le 29 mai au soir… Côté musique, Christiane n’a pas été de reste et m’a embarquée sans résistance et à deux reprises au cours de chant animé par Guenaëlle. Voici une expérience qui m’a fait naître des envies de création d’un petit groupe barfleurais du même acabit (avis aux amatrices et amateurs du Val de Saire !).  La scène nationale de l’Artchipel (Basse-Terre) nous a enfin envoûtés de ses « Musiciennes en Guadeloupe », un grand festival de voix et de musiciennes caribéennes, et époustouflés à l’occasion de la performance remarquable de la chorégraphe, Catherine Dénécy, qui dans «Mi-chaud, Mi-froid», dresse un portrait oh combien énergique de la grande figure politique locale, ex-ministre de la francophonie, Lucette Michaux-Chevry.

 

Heures musicalesHeures musicales
Heures musicalesHeures musicales

Heures musicales

Pour me faire politiquement plus correcte que dans l’article précédent, je n’oublierai pas de souligner la venue très officielle du président Hollande et de sa suite, le 10 mai 2015, à l’occasion de l’inauguration du Mémorial ACTe, bâtiment aussi ambitieux qu’élégant  érigé dans l’avant-port de Point à Pitre. Si, du cockpit du bateau, nous bénéficions du spectacle du feu d’artifice qui clôture brillamment la journée d’inauguration, nous regrettons de ne pouvoir accéder aux expositions de ce splendide espace dédié à la mémoire de l’esclavage : compte-tenu de sérieux retards de construction, ses portes n’ouvriront qu’au mois de juillet. Après un tour du monde dont la quasi-totalité des escales fut marquée par ce douloureux sujet, nous aurions apprécié une visite qui se présentait comme un point d’orgue historique à notre cheminement. Dans l’île, la réalisation de ce magnifique projet n’est pas sans susciter de nombreux débats, certains s’agaçant d’un investissement de 83 millions d’euros totalement inapte à résoudre les problèmes d’alimentation en eau potable qui frappent un grand nombre des habitants de l’île.

 

 

Le dos du Mémorial encore très peu accessible

Le dos du Mémorial encore très peu accessible

Arnaud et Christiane nous auront chacun fait l’honneur de venir saluer Alioth qui, faute d’avoir pu tirer quelques bords en chœur, en fut fort honoré. Le 26 mai Dominique rentre de métropole et le 27, grand jour de commémoration de l'abolition de l’esclavage en Guadeloupe, c’est notre amie Cécile qui nous rejoint pour nous accompagner jusqu’aux Açores. Non pour sculpter les Hommes d’équipage comme elle l’a fait sur un cargo de la CMA-CGM il y a quelques années, mais pour revisiter la route des Antilles à la voile et tester les plaisirs de la navigation. Gageons que les conditions météorologiques et nautiques lui permettront de profiter au mieux de cette expérience.

 

 

L'université de Saint Claude - Flamboyant - La pointe de la Vigie- BananeraieL'université de Saint Claude - Flamboyant - La pointe de la Vigie- Bananeraie
L'université de Saint Claude - Flamboyant - La pointe de la Vigie- BananeraieL'université de Saint Claude - Flamboyant - La pointe de la Vigie- Bananeraie
L'université de Saint Claude - Flamboyant - La pointe de la Vigie- BananeraieL'université de Saint Claude - Flamboyant - La pointe de la Vigie- Bananeraie

L'université de Saint Claude - Flamboyant - La pointe de la Vigie- Bananeraie

Car, fait inhabituel, nous ne partirons pas, cette fois-ci, sans quelques préoccupations. Les informations que nous recueillons sur le phénomène des algues jaunes, dites sargasses, sont en effet inquiétantes. Un skipper récemment arrivé d’Europe, nous a dit avoir été bloqué par une nappe de trois mètres d’épaisseur et avoir mis trente heures à s’en dégager… Tous ses systèmes électroniques sont à cette occasion tombés en panne. L’H2S dégagé par les algues en décomposition, non contente d’intoxiquer les humains, corrode en effet très sérieusement le cuivre et l’or dont les circuits électroniques sont abondamment composés.

Aux Antilles, l’inquiétude croit de jour en jour face à la montée du phénomène et en Guadeloupe, les plages de la côte est sont submergées d’algues en décomposition aux odeurs nauséabondes. La faune et la flore marines sont très sérieusement menacées et, la semaine passée, les plages de Gosier et de Sainte Anne ont été fermées. C’est dire à quel point l’activité touristique de l’île est en situation d’alerte majeure.  Et comme les ennuis s'annoncent rarement seuls, le paysage est encombré d’une épaisse brume de sable venue du Sahara qui irrite les yeux et empoussière tout sur son passage. Ce phénomène d’une ampleur inhabituelle qui a marqué toute la dernière semaine de notre remontée, n’en finit pas de prolonger ses effets nocifs sur la population des îles.

 

 

En famille aux AntillesEn famille aux Antilles
En famille aux AntillesEn famille aux AntillesEn famille aux Antilles
En famille aux AntillesEn famille aux Antilles

En famille aux Antilles

Pour conclure, nous aurions aimé évoquer les nombreux amis de Christiane et Arnaud que nous avons eu le plaisir de rencontrer au cours de nos séjours mais la place nous manque pour toutes et tous les citer. En les remerciant des bons moments que nous avons pu partager, nous leur disons très amicalement « A dans d’autres soleils ! » en métropole ou aux Antilles, selon.

 

[1] Au-revoir (jolie expression créole que nous devons à  Arnaud)

[2] Faire revenir en créole

[3] Nom du groupe d’Arnaud - FAYA pour Fred, André, Yannick et Arnaud

 

 

 

Et puisque vous êtes nombreux à apprécier les dessins et peintures de Monsieur QQ, j’ai le plaisir de vous informer que mon cher neveu, co-auteur d'Alioth, du rêve à l'Atlantique sud, expose à Rennes début juin.

S7 9 – A dans d’autres soleils ![1]S7 9 – A dans d’autres soleils ![1]
S7 9 – A dans d’autres soleils ![1]

PS : Celles et ceux qui suivent assidûment le blog, n’auront pas de difficulté à identifier au moins l’un de ces trois personnages.

Who are they ? and what are they drinking ?

Who are they ? and what are they drinking ?

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8 mai 2015 5 08 /05 /mai /2015 16:35

L’océan  s’ouvre à nous pour la seconde partie de cette longue remontée-traversée d’un total de 5500 milles qui doit maintenant nous conduire de Sainte Hélène à la Guadeloupe sur 3850 milles. Départ est donné le 11 avril à 18h avec le sentiment d’avoir, en si peu de temps, tissé un lien fort avec cette petite île si touchante de son si grand isolement du reste du monde.

 

Le petit port de Saint James (Sainte-Hélène) vu du haut de la falaise

Le petit port de Saint James (Sainte-Hélène) vu du haut de la falaise

L’Atlantique a ses bonnes surprises en ce que la vie animale y est beaucoup plus riche que dans l’Indien ou le Pacifique. Un couple de baleines au souffle si caractéristique se manifestera à proximité du bateau par de larges tourbillons et, quelques jours plus tard, nous nous trouverons étonnamment encerclés par un banc d’orques indolents -une centaine ?  Oiseaux et poissons volants -ces derniers, véritables projectiles, nous percutant parfois rudement dans leur course aveugle- nous assurent de leur présence quasi quotidienne. Un couple de pétrels nous accompagne sur plusieurs jours et  s’héberge la nuit sur le pont d’Alioth transformé en aire de repos. Des chasses de poisson par les dauphins offrent des moments de lutte spectaculaires et Luc, qui n’est pas de reste dans le clan des prédateurs, réussit à prélever sa part aux flots en extrayant un nouveau thon rouge dont la photo est de rigueur. La nuit, le ciel étoilé chavire au-dessus de nos têtes et alors que la Croix du Sud n’est pas loin de nous quitter sur bâbord arrière, la Grande Ourse et la brillante Alioth semblent nous indiquer notre route sur tribord avant.

 

Triste fin de poisson volant

Triste fin de poisson volant

Le plus beau sourire de Luc

Le plus beau sourire de Luc

Banc d'orques

Banc d'orques

Hébergement nocturne

Hébergement nocturne

Le dimanche 19 avril, nous laissons l’île de l’Ascension sur notre droite. Sur ses 91km² vivent 1100 résidents, citoyens britanniques engagés dans les services de câblage sous-marins ou  expatriés américains qui exploitent  la station d’observation établie là par la NASA. Puis, ce seront successivement l’île de Fernando de Noronha (auréolée des bons souvenirs de l’année 2010 !), et les rochers de Saint Paul et Saint Pierre, que nous laisserons à bâbord. Après cinq années d’hémisphère sud, nous refranchissons  l’équateur pour croiser peu de temps après notre propre route aller, point qui sonne la véritable fin géographique de notre tour du monde.

 

Souvenir, souvenir : l'équipage de la course Refeno (Recife-Fernando de Noronha) 2010 Souvenir, souvenir : l'équipage de la course Refeno (Recife-Fernando de Noronha) 2010

Souvenir, souvenir : l'équipage de la course Refeno (Recife-Fernando de Noronha) 2010

Lendemain de fête

Lendemain de fête

Petit embrouillamini de spi

Petit embrouillamini de spi

Il nous a fallu bien sûr affronter « les embarras bien connus des zones équatoriales[1] ». Le fameux « Poteau noir » cher à Grégoire, alias Monsieur QQ,  nous attend avec ses vents erratiques, ses orages et ses grains, sur un mode néanmoins moins capricieux que sur notre chemin aller. Cette fois les ciels se font plus ternes, les levers et couchers de soleil perdent toute flamboyance : ambiance retour sans doute.
 

Alioth entre deux continents

Alioth entre deux continents

Le "poteau noir" d'après Monsieur QQ

Le "poteau noir" d'après Monsieur QQ

Coucher de soleil (un des rares un peu lumineux)

Coucher de soleil (un des rares un peu lumineux)

 

Sur ce fond climatique malgré tout atypique, deux évènements viennent troubler notre navigation. Le 20 avril, le pilote automatique tombe en panne alors qu’il nous reste… 2500 milles à parcourir. Dominique, assisté de Luc, fait preuve d’une implication de tout premier ordre pour tenter de résoudre le problème en vérifiant, connexions, circuits électriques, fonctionnement du vérin. Au bout de quatre demi-journées de travaux, chaudes et inconfortables, assistées au téléphone, samedi et dimanche compris, par les fournisseurs NKE et Lecomble & Schmitt, le coupable est identifié en la personne du calculateur qui fera l’objet d’un transfert vers la métropole dès notre arrivée à Pointe-à-Pitre. En conclusion, nos heures de quart, poursuivies au rythme de trois heures chacun, se transforment en heures de barre ininterrompues, de jour comme de nuit jusqu’à l’escale guadeloupéenne.

 

Pas facile, facile, l'accès au pilote

Pas facile, facile, l'accès au pilote

 

Le soir de l’arrêt du pilote, en vue d’éviter les ennuis de la navigation vent arrière, nous tentons un dispositif de voilure suggéré par Patrick Eliès -Eglantine- lors de notre rencontre à La Réunion. Nous croisons ainsi  solent et gennaker, grand-voile affalée. Le bateau passe sans encombre d’une panne sur l’autre, cap sur cap, et, vaille que vaille, nous entamons à bonne allure notre première nuit de pilotage manuel, la lune accrochée au tangon et la barre de flèche dardée vers le bouclier d’Orion.

 

Voiles croisées

Voiles croisées

La panne de pilote se complique avec l'émergence d'un évènement environnemental étonnant et… déplaisant. A deux ou trois jours de l’équateur et jusqu’à la Guadeloupe -soit un total de 20° de latitude-  d’immenses bancs d’algues entravent notre navigation. L’ampleur du phénomène est ahurissante et tout à fait inattendue. Sous forme d’énormes tapis qu’il nous faut contourner, ou d’immenses rubans dorés qu’il faut sectionner, ou encore de touffes semi-immergées, ils ralentissent notre progression,  perturbent notre système de barre, nous obligent à des arrêts bout au vent fréquents (et bruyants ce qui ne facilite pas le sommeil !) pour débarrasser les safrans. Il faut dire qu’avec sa quille centrale et ses deux safrans latéraux, Alioth, côté dessous, offre à cette flore envahissante un râteau de tout premier ordre.   L’hydro-générateur doit quant à lui être maintenu hors d’eau ce qui affecte notre production électrique et, sanction suprême, Luc, sauf à encombrer ses lignes de quantité de salades exotiques, doit suspendre la pêche, privant l’équipage de la dorade coryphène tant convoitée.

 

 

Pas une petite affaire l'algue jaune !Pas une petite affaire l'algue jaune !Pas une petite affaire l'algue jaune !
Pas une petite affaire l'algue jaune !Pas une petite affaire l'algue jaune !

Pas une petite affaire l'algue jaune !

A ceci s’ajoutent, loi inévitable des longs parcours,  quelques casses et pannes qui apportent leur lot de petits tracas à la vie quotidienne. La rupture du point d’amure du gennaker le 2 mai au soir n’est pas la moindre et avec notre belle voile d’avant c’est un nœud à un nœud et demi de moyenne qui part en drapeau.

 

Nous nous adaptons à ce rythme un peu exigeant en organisant au mieux nos temps de vie individuels et collectifs. Heureusement les alizés du nord-est de 20 – 25 nœuds s’établissent assez vite et nous poursuivons notre route avec bonne humeur et détermination.  Dominique s’est accaparé le record du quart le plus exécrable (grains, vent…) et, outre ses qualités de chef pâtissier, se fait le roi de la boulange. Luc s’est abimé une côte ce qui ne l’empêche pas le 4 mai au matin de jeter une ligne entre deux bancs d’algues, invitant dame coryphène, accompagnée de son collier de petits légumes, à faire enfin son entrée en scène. Quant à moi qui craignais le manque d’exercice physique de ces longues semaines, le stage de remise en forme est bien au-delà de toute espérance. Rien n’étant plus pratique qu’une bonne théorie, je profite par ailleurs de ce temps d’exercice de longue durée pour solliciter de mes coachs régatiers quelques conseils destinés à affiner mon coup de barre.

 

A la barre, à chacun sa tenue, selon les conditions météo ! A la barre, à chacun sa tenue, selon les conditions météo ! A la barre, à chacun sa tenue, selon les conditions météo !

A la barre, à chacun sa tenue, selon les conditions météo !

Côté pêche et côté cuisine.
Côté pêche et côté cuisine.

Côté pêche et côté cuisine.

Nous n’oublions pas Laurent B. qui devait partager notre route en pensant qu’au moins tous ces petits ennuis lui auront été épargnés…

 

Le 5 mai nous nous trouvons à la latitude de Sainte-Lucie. Nous aurions  aimé virer le cap Moule à Chique, prendre le mouillage d’Ortac et grimper en haut de la falaise où Catherine et Fred ont aménagé un petit paradis. Mais nos calendriers sont malheureusement discordants et la visite se fera à une autre occasion que nous ne manquerons pas de provoquer.

 

Au large de Sainte Lucie

Au large de Sainte Lucie

 

Nos deux dernières journées se feront un peu « rock’n roll » sous spi et sur vagues croisées de vent arrière mais l’arrivée par la pointe des Châteaux est calme et superbe. A notre grand étonnement, nous arrivons à Pointe à Pitre la veille du jour prévu et c’est le 7 mai  en fin d’après-midi que nous nous amarrons au ponton visiteurs  de la marina de Bas du Fort. Une douche abondamment délicieuse, des ti'punch à volonté, un agréable dîner à terre au restaurant « La route du rhum » précèdent une nuit sans quart ni barre qui nous plonge dans un sommeil profond et réparateur.

 

Terre !

Terre !

Face à l’adversité, il nous faut abandonner l’idée un peu ambitieuse de remonter jusqu’à Cuba pour nous consacrer à nos travaux à Pointe-à-Pitre. Ce sera l’occasion de flâner un peu entre les Saintes et Marie-Galante et de profiter de la proximité de nos cousins Christiane et Arnaud qui habitent Basse-Terre depuis de nombreuses années. Fin mai, notre amie Cécile nous rejoindra et nous entamerons alors notre traversée vers les Açores.

 

Bon week-end du 8 mai en vous le souhaitant aussi ensoleillé que le nôtre.

 

 

PS : nous apprenons à notre arrivée que les algues jaunes qui ont envahi l’Atlantique seraient celles qui, jusqu’alors contenues par le courant de la mer des Sargasses, se sont trouvées dispersées à la suite de l'atténuation de ce dernier. Elles sont de nature pélagique, c'est à dire qu'elles prolifèrent au large. Cette invasion, qui remonterait au-delà de la Floride, est très préoccupante pour tous les territoires concernés. Un sommet des pays Caraïbes a lieu la semaine prochaine en Guadeloupe et ce point est un des tout premiers à l’ordre du jour. François Hollande en sera : voici raison d'être optimiste sur la résolution du problème.

 

 

[1] Selon les termes d’Alexandre George Findley dans « Memoir of the Northern Atlantic Ocean » publié au XIXème siècle, véritable encyclopédie des systèmes de vent de l’Atlantique Nord.

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