Partis de Fernando de Norhona le jeudi 4 octobre à 10h, notre arrivée sur Recife s’opère le samedi 6 à 8h du matin. Quelques moments sur Internet, un plongeon dans la piscine, des formalités de police, un réapprovisionnement chez «Extra » -à prononcer «Ichtra »- un cordial déjeuner très local et les deux trios se séparent avec regret : Arielle, Anne-Sophie et Pierre André vont visiter la belle Olinda avant de prendre les airs et de poursuivre leur découverte de la capitale bahianaise de leur très sympathique hôtel « Café Bahia » - à recommander chaleureusement à qui veut séjourner dans cette jolie ville- tandis que le team Alioth reprend la mer pour mener le bateau à Salvador.
Anne-Sophie dans la piscine de la marina
L'hôtel "Café-Bahia" à Salvador
A bord d’Alioth, un départ et une troisième nuit un peu agités encadreront des journées de navigation délicieuses telles qu’on les aime sous les Tropiques. Les Brothers se dépassent tout particulièrement lors de la journée de lundi puisqu’à la sortie de four de la toute nouvelle édition du très apprécié gâteau au chocolat de Dominique se joue la sortie de l’eau d’une somptueuse daurade coryphène habilement pourchassée par Luc. La bête d’une bonne dizaine de kilos est bien décidée à retourner dans son milieu naturel et c’est à un véritable corps à corps auquel nous assistons sur la plage arrière : tel un rugbyman averti, Luc réussit un magnifique placage qui, faute d’épargner son tee-shirt, nous évite la perte d’une si belle et rare prise. Dîner de gala dans le cockpit avec l’immense regret de n’être plus que trois à profiter de ce savoureux moment…
"La" daurade coryphène
Voici Alioth revenu au Terminal Nautico de Salvador le mardi matin où nous retrouvons Arielle pour un réconfortant petit déjeuner au Bahia Café. Après les plaisirs de la course nous attendent les contraintes des travaux et de l’entretien. Les Brothers réparent le pilote automatique, rebranchent la girouette électronique, résolvent les fuites d’eau… entre autres. Du côté de notre interlocuteur Marcello, les avancées sont moins spectaculaires : la sortie de l’eau prévue le mardi 5 octobre est repoussée de jour en jour, voire de demi-journée en demi-journée pour être finalement, et en principe, effective le 11 octobre. Le « sûr demain peut-être » sénégalais semble lui aussi avoir traversé l’Atlantique… Las d’attendre une hypothétique sortie annoncée pour le vendredi après-midi, nous décidons de profiter de notre dernier week-end avec Arielle qui reprend l’avion dimanche 10 octobre au soir, pour faire une petite virée dans la très grande baie de Tous les Saints.
Charme d’une première halte à l’île d’Itaparica où s’impose par ailleurs un petit salut à Christina et José Zaccharias qui avaient, en 2003, merveilleusement accueillis à leur domicile la délégation de la Transat Jacques Vabre. Puis mouillage aux abords de l’ile de Matarandiba, où les plaisirs des baignades se conjuguent à l’agrément des douches dans les cascades.
Plage à Matarandiba
Si quelques riches vedettes font la traversée depuis Salvador et si les jet-skis, frères jumeaux de leurs homologues havrais, s’agglutinent bruyamment le samedi matin, les voiliers sont nombreux à sillonner la baie et la régate du week-end fait agréablement partie des traditions nautiques brésiliennes. Quant aux bateaux à passagers ils sont légion à assurer le trafic entre Bahia et les îles et la cohue de leur retour, à quelques encablures de notre ponton, nous assure à bord d’Alioth une soirée dominicale passablement bruyante et chahutée.
Elisabeth nous rejoint à bord le dimanche soir et dès le lundi matin nous rejoignons la Bahia Marina, la seule dans le secteur à disposer des équipements nécessaires à la sortie de l’eau de notre « barco ». La manœuvre se fait sans trop de difficulté et les travaux de nettoyage sont entrepris dès le bateau mis à terre. L’examen de la coque ne révèle pas de mauvaise surprise mais l’anode totalement dévastée de l'hélice nous indique qu’il y avait urgence à s'intéresser aux dessous de notre cher Alioth.
Mise à sec
Alors que nous nous apprêtons à mettre la main à la tâche pour aider son équipe, Marcello nous invite à déjeuner et c’est à une somptueuse et inattendue réception à caractère familial à laquelle nous nous trouvons conviés par Marcello et son épouse Fernanda d’une part mais aussi par Maria Adair, la mère de Marcelo, Murilo Brocchini, son frère et Mohena Brocchini, sa sœur qui vivent tous trois dans une superbe maison de Bahia. Maria - qui exposait à Rueil-Malmaison en septembre dernier- est artiste et la décoration de sa maison est exceptionnelle : des tableaux qui ornent les murs aux meubles peints, des objets de décoration à la vaisselle en passant par les vitres gravées par sablage, tout est signé Maria Adair dans ce merveilleux domicile dont le niveau inférieur fait office d’atelier. Géométrie et couleur marquent avec bonheur son expression artistique et en écho à ce lieu enchanteur, Murilo, chef de premier ordre, nous offre, un déjeuner d’un niveau gastronomique éblouissant.
Déjeuner chez Maria Adair
Pendant ce temps la campagne électorale bat son plein pour le deuxième tour des présidentielles qui aura lieu le 31 octobre. Si la candidate du Parti des Travailleurs, Dilma Rousseff reste la favorite, la représentante des Verts, Marina Silva a fait un score inattendu et du jeu des alliances dépendra le succès final : dans un pays où trente partis politiques s’arrachent les voix des citoyennes et citoyens, la lisibilité est faible pour les piètres lusophones que nous sommes.
Dès nos travaux finis, nous envisageons de poursuivre notre petit tour de la Baie, notamment du côté du Rio Paraguaçu, avant de débuter notre descente vers le sud.
Photos : les photos correspondants à cet article figurent dans l'album "AS 1 - Refeno"