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14 mars 2011 1 14 /03 /mars /2011 18:25

Le samedi  26 février marque un temps de changement d’équipage : Arielle, Delphine, Christophe et les enfants s’envolent  pour une nuit d’avion vers Paris à la suite d’un chassé croisé avec Christiane et Luc revenus du Minas Gerais par une nuit de car ; parallèlement,  Bethou et Elisabeth atterrissent à Rio pour participer à la dernière navigation de la saison  qui mènera Alioth à Buenos Aires.

Pendant que ‘leselisabeths’ s’offrent 48h de visite de Rio, le team fait une courte escapade à Sitio Forte (Ilha Grande) pour un moment tranquille agrémenté d’une opération de carénage. Le 1er mars, retrouvailles du quintet à Angra dos Reis, suivies des incontournables démarches de formalités de sortie du territoire et d’avitaillement. Le temps est assez déplorable mais, une petite halte à Ilha Grande, au Saco de Longa, permet à Bethou d’enrichir sa récente découverte du Brésil d’une rapide prise de contact avec la mythique Ilha Grande.

Le jeudi, les nuages lourdement accrochés aux montagnes ne nous laissent aucun espoir d’ensoleillement. Nous prenons le temps d’une baignade-carénage, d’une prudente installation des trinquette et foc de route et d’une tentative de  dépannage du bateau de pêche  ‘Tambalang’ qui nous fournira l’occasion d’un très chaleureux dernier contact brésilien. Puis l’ancre est levée pour près de 24h de moteur sous ciel gris, cap au 220°.

Le vendredi, soleil et vent de secteur Est s’annoncent magnifiquement et ne nous quitteront quasiment plus jusqu’à notre arrivée à Piriapolis le mercredi 9 mars. Moins de six jours de mer, tranquilles comme nous les aimons, au rythme paisible des ‘grandes’ traversées nous suffiront pour franchir les 1000 milles de notre route. La navigation se fait sous solent mais aussi sous gennaker et sous spi. Les jours sont moins chauds et les nuits splendides nous incitent à apprivoiser le firmament : Orion, le Lièvre, le Grand chien et le Petit chien, mais aussi le Scorpion, le Sagittaire, la Balance, la Croix du Sud, la Mouche , l’Autel, le Loup…  deviennent peu à peu les familiers de notre vie nocturne.

Nous franchissons la frontière Brésilo-Uruguayenne sans difficulté, puis, in extremis, pêchons un poisson-sabre pour sauver l’honneur de la pêche avant une dernière nuit tout en lumières le long de la célèbre station balnéaire de Punta del Este. Nous arrivons au petit matin du 9 mars, un peu plus à l’Ouest, à Piriapolis que nous souhaitons explorer pour une éventuelle  mise à sec d’Alioth pour l’hivernage.

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L'Uruguay vu et dessiné par J. Torres Garcia

Notre courte halte nous permet de découvrir le ‘Normandy’ local : le grand hôtel Argentino créé dans les années 1930 par Monsieur Piria pour attirer la clientèle argentine.  Lors de notre visite, nos pensées convergent vers Vincent qui,  s’il avait mené à bout le projet de nous rejoindre, nous aurait non seulement causé grand plaisir mais aurait pu avantageusement mener une mission conseil de revitalisation de ce grand bâtiment un peu désuet et endormi.

Nous sommes surpris par l’abondante et fréquente consommation de maté par les Uruguayens, qui en pleine rue arborent  leur thermos et leur ‘bombilla’, sorte de petite gourde munie d’une paille.

Chaque jour, nous remercions Bernard d’avoir accepté -avec une grandeur d’âme que tous les Saint-Vaastais lui connaissent- de se départir de la très appréciable compagnie de Bethou et c’est avec émotion que nous détectons, semés sur notre route, des indices ravivant chaque fois le douloureux sentiment de la cruelle absence du skipper de Lolita :

En premier lieu et  sous une pluie battante, Bethou à la barre d’Alioth, a dû habilement négocier entre Angra dos Reis et Ilha Grande, le terrible danger isolé de Mestre  Bernardo…

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A notre arrivée à Piriapolis, une certaine jaguar verte camouflée sous immatriculation uruguayenne n’a pas échappé à notre vigilance…

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Et sur les ‘ramblas’ de la même ville, nous avons découvert la 263ème boutique Lolita dont la célèbre enseigne couvre maintenant la planète entière….

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Il faut ajouter que grâce à Bernard, nous avons dignement fêté notre arrivée en Uruguay d’un merveilleux Château Pavie et que nous savourons d’avance l’idée de renouveler le cérémonial lors de notre arrivée en Argentine.

Nos pensées vont également aux dévoués organisateurs de la Roue-pi, Bethou et Elisabeth commençant à s’entraîner âprement sur les ramblas pour la saison prochaine.

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Enfin un clin d’œil à Gérard, lors d’une pause pour une photo que seuls les Saint-Vaastais savent qualifier.

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La photo est prise non pas sur Alioth mais sur le 'Captan Mirandar', bateau école de la Marine Uruguayenne

Bref, en priant nos lectrices et lecteurs de bien vouloir excuser ces ‘private jokes’ inhabituels, nous revenons au vif de notre sujet. Une fois arrivés en Uruguay, il nous a semblé courtois d’aller saluer la capitale. Notre voyage en car nous révèle un  pays apparemment fort pauvre ; quant à la ville de Montevideo, un peu désuète, elle paraît figée dans un décor et une atmosphère du début des années 60.  La grande place de l’Indépendance dominée  par Artigas, le héros national leader de la révolte est le haut lieu de la ville et le musée voisin consacré à Joaquin Torres Garcia nous permet de découvrir un peintre exceptionnel, autodidacte devenu ardent théoricien du constructivisme universel et du symbolisme qui a su partir de sa pampa natale pour  rejoindre Barcelone, New York, Paris avant de revenir finir sa vie en Uruguay.

Le Musée des arts lui aussi s’est arrêté dans le temps mais nous offre quelques très belles toiles, de Rafael Barradas notamment. S’ils ne sont pas riches, les Uruguayens sont cultivés et le nombre et la qualité des librairies que nous croisons en centre ville en dit long sur leur amour de la lecture. En milieu de journée, un solide déjeuner dans l’ambiance animée du ‘Mercado del Puerto’ nous initie abondamment à la très célèbre ‘parrillada’ uruguayo-argentine.

Revenus à Piriapolis, l’annonce d’un violent coup de vent, notre premier « pampero », nous oblige à rester à quai mais nous offre le plaisir d’une très belle soirée -un peu perturbée par les ajustements d'amarres au fort de la tempête- en compagnie de nos voisins de ponton : un couple d’allemands déjà croisé aux Iles du Cap Vert et à Bahia, un couple de Danois et un couple Germano-Chilien accompagné d’un petit Théo de deux ans et demi. Osvaldo, le Chilien, durant quatre ans gardien de phare au Cap Horn, nous raconte comment, à 19 ans, il fut saisi d'un certain vertige en survolant d'hélicoptère « le caillou » sur lequel il allait passer pour la prmeière fois deux mois dans la plus grande solitude. Osvaldo compte par ailleurs à son actif sept ou huit saisons de charter vers l’Antarctique  et nous nous réjouissons de pouvoir retrouver ‘Polarwind‘ dans les mois à venir, son programme vers la Patagonie étant similaire au nôtre. Le même jour les Brothers se distinguent : Luc en effectuant une réparation quasi-inespérée de la pompe des ballastes, Dominique plongeant dans l'eau du port à 23h pour renforcer les amarres en prévision du 45 noeuds de vent annoncé pour la nuit. 

Notre journée de dimanche devenue disponible, nous décidons d’une escapade en car à la réputée Punta del Este qui ne nous laissera pas un souvenir impérissable.

Les nouvelles de la détéroriation de la situation lybienne et du tsunami japonais sont arrivés jusqu'à nous...

Notre départ pour Buenos Aires est prévu aujourd’hui lundi en début d’après-midi… si la Préfecture maritime veut bien 'rouvrir' le port ce que Dominique est parti de ce pas vérifier. A bientôt en Argentine !

Fils de Dominique et expert de l’hôtellerie haut de gamme

Mix de viande grillée 

PS : les photos de l'article sont sur AS10 - Uruguay

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