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26 janvier 2013 6 26 /01 /janvier /2013 05:04

Trois couples, soit six protagonistes, Arielle et Dominique, Elisabeth et Jean-François, Christiane et Luc, ont embarqué à bord le vendredi 18 janvier,  pour une semaine aux petits airs de location nautique hebdomadaire. Au programme quelques uns des plus jolis sites de la baie d’Ancud qui, située entre Chiloé et le continent, offre un espace de navigation très protégé.

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                                                            Chiloé et la baie d'Ancud

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                                               Arielle, Elisabeth, Dominique et Jean-François

La météo se met en quatre pour nous offrir une période de chaleur et d’ensoleillement exceptionnels. Seul le vent manque au rendez-vous mais, trop heureux d’échapper aux pluies réputées diluviennes de la région, nous ne boudons pas notre plaisir et nous livrons aux facilités de la propulsion motorisée.

Nos premiers milles nous mènent vers la côte continentale en vue d’explorer les estuaires déserts de Quintupeu et de Cahuelmo. Nous y retrouvons toutes les caractéristiques de la Patagonie : rives abruptes et boisées, sommets enneigés, cascades d’eau fraîche, et, opportunité inattendue, nous nous régalons de baignades dans une eau à 18°.  Seules les Tabanos, ces gros taons dont l’agressivité redouble sous l’effet de nos gestes véhéments,  viennent perturber la perfection de ces mouillages de rêve. Nous abordons là  le parc Pumalin, propriété de Douglas Tompkins, richissime fondateur de la marque North Face, dont 250 000 ha ont été ouverts au public.  Ce gigantesque espace, ainsi que son alter ego de Chiloé, semblent témoigner d’une gestion environnementale équilibrée qui, tout en redonnant ses droits à la nature, fournit des ressources appréciables aux habitants.  Nos espoirs de pêche au saumon sont vite déçus mais un spécimen fumé en provenance du petit marché d’Angelmo (Puerto Montt) nous permet d’apprécier cette spécialité régionale -malgré tout très décriée pour son taux d’antibiotiques.  Un troc avec un petit bateau pêcheur nous amène à déguster des cholgas, les bonnes grosses moules locales, savoureuses mais combien résistantes à la cuisson.

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                                                           Derniers bords en Patagonie

Délaissant le continent, nous croisons vers les îles où le changement de décor est radical. A la nuance près de l’habitat, la navigation vers le mouillage d’Apiao donne l’illusion d’une remontée sur la très  anglaise Hamble River. Cette île fort peu peuplée vit de l’agriculture et de la pêche sous la protection d’une jolie petite église en bois et de son cimetière coloré. Nous y croisons une vieille paysanne qui convient que l’entretien de son potager et la culture des papas, sans doute essentiels à sa survie,  lui coûtent beaucoup d’effort et de travail.

Puis nous abordons la belle île de Chiloé pour nous positionner à Castro, face aux palafitos, ces maisons sur pilotis qui, autrefois lot des plus pauvres, passent progressivement entre les mains des acteurs du tourisme et des habitants aisés.  

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                                                Vue du mouillage sur les palafitos

Chiloé a une part très spécifique dans l’histoire chilienne. Domaine des Indiens Mapuches et Chonos, elle a été découverte en 1540 par Martin Ruiz de Gamboa. Sa capitale, Castro, est la troisième ville créée au Chili, après Santiago et La Serena. Très atteinte par les effets de la colonisation, l’île, quasi abandonnée par la vice-royauté du Pérou, se replia sur elle-même dans un très grand état de pauvreté. Est-ce cet effet d’isolement et de solitude ? L’île est en proie aux mythes et la sorcellerie y reste très présente, même dans les milieux les plus éduqués. Rappelons que la légende du Vaisseau Fantôme dont Wagner a fait son célèbre opéra est née et erre encore ici sur les côtes froides et brumeuses de Chiloé.

Au début du siècle dernier, les Jésuites, dans leur détermination évangélique, ont convaincu chaque petit village de se doter d’un lieu de culte. D’où ce joyau de l’île constitué des 180 chapelles et églises en bois coloré qui figurent dorénavant au patrimoine mondial de l’UNESCO. Il faut souligner enfin que les marins Chilotes ont beaucoup donné à leur pays lorsque le Président O’Higgins les envoya à la conquête du sud -la région actuelle de Magallanes- afin de devancer les Argentins et de s’assurer la primauté sur ces territoires inhabités.

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                                    Les clochers fraîchement repeints de la cathédrale de Castro

Outre un petit périple en voiture à la découverte de quelques uns des plus beaux sites de l’île, notre halte à Castro nous a valu le plaisir de deux rencontres, l’une, improvisée, avec Philippe Poupon qui à l’occasion de son tour du monde en famille partageait notre mouillage. Etrange coïncidence, le très beau livre « Fleur Australe » qu’il a écrit avec son épouse Géraldine Danon fit partie de nos trésors de Noël.

L’autre rencontre, très attendue, nous a permis de passer une soirée amicale et passionnante chez Catherine, amie d'un autre Jean-François, chercheur au CNRS et spécialiste des civilisations pré-colombiennes qui nous a généreusement documentés en vue de nos balades à venir en Bolivie et au Pérou. Catherine, en compagnie de sa fille Isabelle et de sa petite fille Emilie nous a magnifiquement reçus dans sa superbe maison un peu perdue dans les hauteurs du campo, à une petite dizaine de kilomètres de Castro. Il est bien difficile de résumer sa vie de pionnière en quelques lignes sauf à dire qu’elle et son mari furent d’étonnants  entrepreneurs dans cet incroyable bout du monde. Après s’être investis dans l’exploitation du bois, leur activité fut dévolue à la sphaigne, une mousse à l’origine de toute la vie botanique de notre planète et très prisée pour la culture des orchidées ou la création de murs végétaux.  Nous avons reçu un accueil délicieux dans une maison pleine de charme et de lumière, merveilleusement ouverte sur la chaîne des Andes et sur l’entrelacs des îles et des bras de mer parcourus la veille. Nous avons beaucoup appris sur le Chili et les Chiliens, Chiloé et les Chilotes, les conditions de vie dans le campo, la beauté de la carretera austral qui sillonne la Patagonie du sud, les vertus de la sphaigne ; mais aussi ressenti quelle énergie et quelle détermination se cachaient derrière l’aboutissement de telles entreprises… L’un des bonheurs du voyage est celui de la rencontre et de la découverte et cette soirée fut à ce titre un moment doublement privilégié. Attention touchante : Elisabeth, amoureuse des orchidées, s’est vue livrer le lendemain matin, des mains mêmes de Catherine, un bon kilo de sphaigne à destination de ses plantes favorites...     

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                                                              Chez Catherine

Vendredi, nous achevons notre périple nautique par une escale à Quemchi au coucher de soleil flamboyant et quittons Chiloé en saluant les pélicans, loups marins, dauphins, manchots, canards vapeurs  qui ont animé notre parcours de leurs démonstrations, ainsi que les hortensias au bleu si profond, les rosiers exubérants, les acanthes et les guneras géantes qui nous ont réjoui de leurs présences épanouies. A bord, il se lit Isabel Allende, Coloane et les mémoires de Pablo Neruda, les vies de Madeleine Castaing et d’Hélène Castel, le célèbre Valparadis d’Alain Jaubert et les aventures maritimes signées O’Brian, sans oublier les récits des mythes et légendes de Chiloé. On écoute de la musique chilienne ou chilote tout en anticipant déjà les sonorités de l’île de Pâques.

 

                                    Pélican

Elisabeth s’est très vite adaptée aux conditions de sa toute première croisière qui se voulait placée sous le signe d’Eole et nous espérons que Jean-François vivra quelques journées sous voile lors de notre remontée  vers Valparaiso.  Quant à Arielle gageons qu’après sa dure expérience de la Refeno en 2010, elle a pu apprécier la clémence des conditions météo. En bref une croisière, toute en chaleur et en douceur pour clôturer notre vie de Patagons. 

Samedi, cette belle semaine se conclut par une promenade le long du lac Llanquihué puis des somptueux Saltos du Rio Petrohué, au pied du volcan Osorno. Puis, les noces d’émeraude d’Elisabeth et de Jean François se fêtent dignement au Fogon de Pepe où la viande est, qu'on se le dise, une des meilleures de l'Amérique du Sud. Dimanche, Jérôme et son fils Léon viendront nous rejoindre de leur résidence de Santiago pour nous accompagner dans les jours qui viennent de Puerto Montt à Viňa del Mar (Valparaiso).

PS : les photos correspondant à cet article figurent dans l'album : S4-2 A la poursuite du Vaisseau Fantôme.

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commentaires

S
trop bon de vous lire et de voyager avec vous, holala, je ne sais pas pourquoi, mais vraiment ce chili ça me fait totalement craquer....profitez profitez c'est sublime ! superbe équipage, bravo !<br /> bisous et bonne route, soph
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A
<br /> <br /> Oui, c'est un pays fascinant ! A programmer après être passée voir Pablo en Argentine...<br /> <br /> <br /> Mille bises, cousine Sophie, Ch<br /> <br /> <br /> <br />
E
Merci pour ces rayons de soleil qui réchauffe le coeur en ce début d'année frigorifiant..
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A
<br /> <br /> Je savoure Valparadis : MERCI !!!<br /> <br /> <br /> <br />
L
Coucou,<br /> le parcours parfait pour Zabou... Snif ...<br /> Faudra en trouver un autre...<br /> Amitiés / Lt
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A
<br /> <br /> Pourquoi pas en Polynésie ?  Plein de bises ensoleillées<br /> <br /> <br /> <br />