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7 février 2011 1 07 /02 /février /2011 18:42

Sea Dragon, le superbe et victorieux  voilier qui nous devança dans la course Recife – Fernando de Noronha - Refeno, poursuit sous la houlette de Dave Selvam,  son enthousiaste skipper Néo-Zélandais, des missions de recherche scientifique en mer.  Eric Frosio, Journaliste français correspondant de l’Equipe à Rio, a bien voulu nous transmettre un article publié dans le Journal du Dimanche, concernant les investigations menées  sur Sea Dragon dans l’Atlantique  Sud. Sans avoir de nouvelles très précises, il semble qu’une île de plastique ait bien été localisée au cours de la mission : si nous en savons plus nous vous le ferons savoir.

Nous remercions chaleureusement Eric pour son article que nous mettons en ligne tardivement mais sans regret car le sujet n'est malheureusement pas prêt d'être obsolète ; pendant ce temps, c’est avec une vigueur redoublée que nous repoussons les assauts de sacs plastiques qui nous sont délivrés à chaque caisse de super marché… Bonne lecture écologique à toutes et tous.

Environnement

A la poursuite

de « l’île de

plastique »

Le Sea Dragon va quitter le Brésil, dimanche, pour parcourir l’Atlantique

Sud à la recherche de déchets plastique, véritable décharge flottante

7 novembre 2010

Rio de Janeiro

Correspondance

Eric Frosio

 « S’IL Y A UN PARADIS sur terre, il n’est pas loin d’ici », se serait écrié le navigateur italien Amerigo Vespucci en découvrant Ilha Grande, divine île tropicale amarrée dans la baie d’Angra dos Reis, au sud de Rio de Janeiro. Cinq siècles plus tard, la légende est toujours valable. A un détail près… La mer qui enveloppe ce joyau naturel n’est plus vraiment immaculée. Il n’est pas rare d’y apercevoir des déchets ou des sacs en plastique flotter à la surface. Les prélèvements marins le confirment et laissent apparaître une multitude de résidus de ce type, aussi invisibles à l’oeil nu qu’ils sont pernicieux pour l’écosystème.« Si on retrouve des déchets plastique dans un endroit aussi privilégié qu’Ilha Grande, vous pouvez imaginer la gravité de la situation dans le reste du globe », déplore Dale Selvam, skippeur néo-zélandais du Sea Dragon. C’est depuis ce robuste voilier de 72 pieds que ce kiwi, ancien surfeur de grosses vagues reconverti dans la recherche scientifique, essaye de sensibiliser les consciences : « Les océans sont devenus de véritables poubelles flottantes. Il faut agir vite, très vite. » Au-delà du travail pédagogique mené ce jour-là auprès des enfants d’Ilha Grande, les expéditions Pangaea,fondées par le couple de biologistes américains Ron et Portia Ritter, « cherchent à explorer pour préserver ».

Depuis le carré de pilotage,Dale, à la lumière des écrans radars et autres ordinateurs de bord,nous montre l’itinéraire de la prochaine expédition du Sea Dragon. Cartes marines déployées, il désigne un cercle avec son index au beau milieu de l’Atlantique Sud. « C’est ici que nous allons le trouver », prévient-il avec son accent du bout du monde. Son trésor,encore jamais localisé, n’a rien de sonnant et trébuchant. Ce que cherche Dale, c’est une décharge flottante, une sorte d’île plastique qui se serait constituée au gré des courants marins pour former des kilomètres carrés de détritus. « Que faisons-nous des milliards de déchets plastique jetés quotidiennement? », questionne le Néo-Zélandais. Seuls 5 % des bouteilles, gobelets ou sacs plastique sont recyclés, 50 % sont enfouis dans des décharges. Le reste disparaîtpour couler au fond des océans (comme les polycarbonates)ou flotter à leur surface (comme les polypropylènes). Ils viennent alors se mêler aux cinq courants subtropicaux qui balayentle globe (océans Pacifique Nord et Sud, Atlantique Nord et Sud et Indien). Ces déchets s’accumulent, dérivent, se désagrègent en raison du soleil et des vagues,agissent comme des éponges de produits chimiques hautement toxiques pour la faune marine. Ilsdeviennent des POPs (polluants organiques persistants) qui s’introduisentdans la chaîne alimentaire avec des effets extrêmement nuisibles pour l’environnement ; et, par ricochet, pour la santé humaine.

Dans le Pacifique, 600.000 kmsaturés de déchets

Dans l’Atlantique Nord, unezone grande comme le Texas a été localisée à près de 1.000 km des côtes américaines par la Sea Education Association. Dans le Pacifique, entre Hawaii et la Californie,Greenpeace a repéré en 2006 une zone de 600.000 km², plus grande que la France. Il ne s’agit pas d’une masse solide, plutôt d’une zone saturée de plastique fractionné en morceaux de quelques millimètres, qui voguent entre la surface et plusieurs mètres de profondeur. C’est ce genre de phénomène que Dale et son équipage s’attendent à trouver dans l’Atlantique Sud.

Au départ de Rio de Janeiro vers Le Cap, ce dimanche, la mission scientifique du Sea Dragon,en partenariat avec l’Unep (United Nations Environment Programme), va donc s’atteler à localiser cette décharge flottante, encore jamais délimitée. Pendant vingt-huit jours, Dale et deux scientifiques spécialistes de la pollution maritime, Marcus Eriksen et Anna Cummins, vont ratisser l’océan avec des épuisettes géantes. Instruments apparemment dérisoires mais efficaces pour évaluer la densité de pollution à la surface. Ces « éboueurs des mers » vont aussi opérer de nombreux prélèvements à différentes profondeurs et déterminer la quantité de « planctons plastique» ingérés par les poissons. « On retrouve parfois dans leur estomac des dizaines de petits morceaux de plastique », constate Anna Cummins.

Pour mieux ratisser l’océan, le Sea Dragon va, à partir du 4 janvier, traverser une secondefois l’Atlantique, du Cap à Montevideo, en Uruguay. Ce travail achevé, les expéditions Pangaea devraient être en mesure de dessinerune carte de cette « île » encoremystérieuse. « On a besoin d’informations, d’images, de chiffres et de scientifiques qui travaillent sur le sujet pour faire prendre conscience de la situation», plaide le skippeur néozélandais. « On ne pourra jamais retirer tous ces déchets, c’est impossible techniquement et financièrement. Mais il faut au moins arrêter d’en produire pour que la situation n’empire pas. »

 

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commentaires

C
<br /> bravo aux alioth depuis tintamare (en face de st martin)<br /> bon vent pour la suite des aventures en alliage.<br /> amitié<br /> jean-luc & dany<br /> <br /> <br />
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