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11 novembre 2013 1 11 /11 /novembre /2013 08:53

Les 1100 milles qui nous séparent de la Nouvelle-Zélande, la dernière île polynésienne de notre périple Pacifique, se jouent plein sud du 1er au 8 novembre. Pas de gros temps à proprement parler mais des conditions météo perpétuellement instables. Une quarantaine d’heures de moteur, un brin de spi ou de gennaker dans les meilleurs moments, des ris inlassablement envoyés puis repris puis renvoyés, un solent qui commence à s’essouffler face à tant de milles parcourus, une trinquette toujours consignée dans le peak avant et un ORC qui consent à intervenir quand le vent se fait plus sévère.  La houle du Pacifique mène toujours la danse, la pluie se répand en averses et le vent inconstant impose une attention permanente et des réglages fréquents. Soleil et chaleur, nuages et grains, ne nous détourneront pas d’une réalité annoncée : moins 20° de latitude, moins 20° de température.

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                                                              Pot de départ des Fidji

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                                                                    Fred à la manoeuvre

Mais que diable peut-on bien faire en pleine mer à bord d’un voilier durant huit jours ?

Honneur à l’essentiel, on discute météo et navigation, sujets de débats soutenus et continus. Dans le cas présent, si l’unanimité se fait rapidement sur le besoin de prendre de l’ouest pour se diriger vers le nouveau vent de sud-ouest, le tracé de la cuillère risque, aux dires de certains, de se transformer en louche voire même en écumoire… Tout est question de proportion… et de perception.

On prend ses quarts, on dort, on se repose, chacun selon son programme et son rythme personnel. Si le réveil en pleine nuit reste une désagréable contrainte du système de veille, on ne dira jamais assez le plaisir, après trois heures de bons et loyaux services, de replonger dans sa couchette pour une seconde partie de nuit, voire de se laisser aller dans la journée à une sieste réparatrice.

On tente de pêcher, ou plus précisément, Fred et Luc s’y essaient, sans succès. La faute incombe bien sûr au matériel et Fred, de manière totalement déloyale, fait miroiter à son compagnon d’armes les mérites d’une canne à pêche, poussant la perfidie jusqu’à suggérer la rédaction d’une lettre argumentée au père Noël… L’un et l’autre s’affrontent par ailleurs  en longues parties de Gin Rummy dont Fred sortira -de justesse- vainqueur. Côté cartes, on joue également au Shit Head, parfois au bridge, à l’exception de Gérard qui, sous couvert d’un manque d’appétence pour les jeux de société, passe de longs moments solitaires à tester notre AIS atteint de signes évidents de faiblesse. Pour en finir avec la description de notre tripot, précisons que la gente masculine du bord excelle dans la pratique du Sudoku.

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                                                        Gérard procède à des tests électriques

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On écoute à l’occasion de la musique et l’i-pod offre à ce sujet le double plaisir d’une audition individuelle ou d’une écoute partagée via la radio du bord. On tient à jour tant le très officiel livre de bord que ses notes personnelles. On savoure bien sûr les longues heures de lecture que nous offrent nos journées de mer. Personnellement, j’ai eu grand plaisir à revenir vers la littérature sud-américaine, des mémoires du chilien Pablo Neruda, aux textes poignants de l’argentine Elsa Osorio ou de l’uruguayen Carlos Liscano en passant par les romans épiques du colombien Gabriel Garcia Marquez. Les livres circulent, s’échangent, se commentent.

On cuisine avec plaisir, dans la limite de l’approvisionnement du bord et des conditions météos. Fred, spécialiste de la saucisse-purée a fait l’acquisition à Nadi d’un superbe presse pommes de terre et nous régale de mashed potatoes, une première sur un bord cantonné jusqu’alors à la purée en flocons. Soucieux de développer son savoir-faire, il confectionne pour notre soirée d’arrivée en Nouvelle-Zélande un remarquable cake salé, structuré en forme de sifflet sous l’effet de la gîte. Son ascendance britannique fait par ailleurs de lui le spécialiste des eggs & bacon et ses affinités antillaises en font le maître en cocktails apéritifs que l’on déguste le soir dans le cockpit sous l’œil complice du soleil couchant. Gérard, très complémentaire, se dédie à la confection des toasts apéritifs mais aussi à la course à la vaisselle dont il est expert.

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                                                         A quelques secondes du rayon vert

On s’émerveille surtout ! De connivence avec les îles Fidji qui, le week-end de notre départ, fêtaient Diwali -la fête hindoue de la lumière devenue la plus grande fête fidjienne-, notre traversée s’est distinguée par des arcs-en-ciel gigantesques, des éclairs de chaleur en rafales, des rayons verts de lever et de coucher de soleil, des effervescences nocturnes de plancton scintillant, une nuit étoilée aux records de luminosité, d’émouvantes retrouvailles enfin avec la belle lumière du sud. En point d’orgue, le 8 novembre, les côtes du pays du long nuage blanc, nous livrent un spectacle d’une intensité inattendue : le vol d’un grand albatros, une cavalcade de dauphins aux sauts énergiques, une myriade d’oiseaux, de manchots, d’otaries investissent la douceur du soleil couchant. Les falaises verdoyantes et découpées laissent quant à elles pressentir la beauté de ce pays qui se présente à nos yeux impatients.

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                                                                                 Terre !

Après une longue et délicate remontée de nuit dans le chenal Veronika nous arrivons vers 23h à Opua au fond de la Bay of Islands, terrain privilégié du nautisme néo-zélandais.  Les formalités d’arrivée à la réputation sévère se déroulent sans encombre et les responsables de l’hygiène ne confisqueront qu’une boîte d’œufs (à vrai dire un peu périmés) et un kilo de pommes néo-zélandaises coupables de transit via les îles Fidji. Nous voici de retour dans un monde un peu oublié. Bien loin du dépaysement poétique de nos précédentes escales, nous reprenons pied dans un confort occidental agréablement optimisé.

Nous marquons notre dernier jour de croisière et notre premier jour en terre néo-zélandaise d’une visite du petit village de Russell qui fut un haut lieu historique. Capitale du peuple Maori, il fut découvert par Cook à bord de l’Endeavour en 1769, il vit mourir Marion Dufresne et un certain nombre de ses hommes en 1772 puis passer Darwin sur le Beagle en 1835 et Dumont d’Urville en 1837. Dans le petit cimetière est enterré Tamati Waka Nene, le grand chef Maori qui essaya de défendre au mieux les intérêts de son peuple à l’occasion de la signature du traité de souveraineté britannique auquel il adhéra en 1840. Le lieu fut longtemps une très importante  base de la pêche à la baleine. Il attira l’ordre des Maristes dont une délégation lyonnaise menée par l’évêque Pompallier s’installa en 1841 à 200m du célèbre pub Duke of Malborough, longtemps réputé comme le bouge le plus mal famé du Pacifique. Le Duke of Malborough s’est depuis refait une dignité et gouverne de nos jours un hôtel et un restaurant de tout premier rang. Régalés par Fred et Gérard, nous avons fait là un déjeuner dominical mémorable dont des huîtres à rendre jalouses leurs collègues saint-vaastaises et du vin néo-zélandais propre à nous consoler de feu notre cave chilienne.

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                                                               Le bouge a pris du galon

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                                                           La maison de la mission Pompallier

En ce jour de 11 novembre, on pense dans toutes les îles de la Polynésie à ceux qui sont venus en Europe se battre pour des combats qui ne les concernaient guère.

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                                                     Monument aux morts de Russell

Jour de mélancolie à bord : Fred et Gérard ont quitté Alioth ce matin pour rejoindre Auckland et accueillir Catherine arrivée ce jour à 14h à l’aéroport. Changement de mobil-home, ils partent en camping-car poursuivre leur découverte de la Nouvelle-Zélande et nous espérons les revoir tous trois le 22 novembre avant leur envol pour la France. Nous avons passé avec eux deux mois splendides de navigation et de découverte durant lesquels ils ont su apporter leur bonne humeur, leurs compétences et beaucoup d’eux-mêmes jusqu’à bichonner Alioth comme ils l’auraient fait d’Ortac ou de Iemanja.

De notre côté la semaine est bien occupée puisqu’il nous faut organiser nos travaux, l’hivernage de fin de saison et notre séjour en Nouvelle Zélande avant l’arrivée samedi de Vincent, Alexis, Natacha et Vadim, enfants et petit-fils de Dominique, qui nous font le plaisir de nous rejoindre pour une semaine de navigation de la Baie des Iles à Auckland. 

PS : les photos sont sur l'album S5 3 - Nouvelle Zélande 1

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commentaires

L
bonjour à l école nous somme content de vous votre bateau et beaux nous s aimons les iles que vous s avait visiter
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A
<br /> <br /> Merci à toi et à bientôt !<br /> <br /> <br /> <br />
L
le voyage se passe bien
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