Niue dans le sillage, Vava’u, île nord des Tonga, à 250 MN, un peu plus de deux jours de nav avec un temps à grains, des fonds variant de 200 à 9000m, le ‘’clapot’’ pacifique qui va avec et le passage de la ligne de changement d’horaire qui de – 12h à + 12h nous fait perdre le lundi 7 oct. Heureusement ce n’était pas un dimanche et ses douceurs ! Pour le reste rythme habituel, quelques manœuvres, repas comme à la maison grâce à Christiane, douche sur la plage arrière -quand elle n’est pas transformée en pêcherie-, cartes, domino, sieste…
Les joies de l'alize du sud-est
Arrivés mardi 8 octobre à Néiafu, capitale de Vava’u, Dominique reprend son rôle de contact avec les autorités et demande la clearance. Passage d’un premier douanier plus intéressé par le contenu de la cave du bord que par les formalités et qui s’éclipse à la vue d’un de ses collègues. Puis arrivée des fonctionnaires de l’immigration, santé et agriculture chacun avec son lot de formulaires à renseigner. Café pour tout le monde ce qui n’empêche pas l’un d’entre eux de s’endormir sur place. Après les formalités, la conversation tombe naturellement sur le rugby et la victoire du Tonga sur la France lors de la coupe du monde 2011. Ils en rigolent encore mais ignorent que le match retour est programmé au Havre le 18 novembre prochain!
Terrain de rugby aux Tonga, vainqueurs de l'equipe de France en 2011
Le Tonga est un archipel qui s’étend sur 400MN. C’est un royaume indépendant depuis 1970 sous King Taufa’ahau Tupou IV reconnu, avec ses 210 kg, comme étant le plus gros monarque au monde ! Le roi King Georges Tupou V a, lors de son couronnement en 2008, promis la démocratisation des institutions… mais sa mort subite en 2012 ne lui a pas laissé le temps de concrétiser totalement ses promesses.
Enfin autorisés à débarquer les premiers contacts ont lieu au marché bien pourvu en fruits, légumes et poissons ainsi qu’en artisanat local, petits objets en os de baleine ou tressés en feuilles de pandanus, peintures sur écorce d’eucalyptus, rostres d’espadons… Les vendeuses font gentiment l’article mais sans insister. A côté de la tenue mondialisée, bermuda et T-shirt, le costume traditionnel reste courant : paréo pour hommes, femmes et écoliers parfois complété d’un pagne tressé. Même les fonctionnaires ont un paréo d’uniforme et la couleur de ceux des écoliers distingue l’école, d’état ou confessionnelle, et la religion.
Le marche
Enterrement en fanfare
Costumes traditionnels pour son denrier voyage
Gérard
Arrivés au petit matin dans ce Royaume, nous y resterons jusqu’à dimanche. Pas de réel souci à bord : juste le démarreur du Nanni Diésel à vérifier, son fonctionnement pouvant parfois être qualifié d’aléatoire. Après les hésitations et discussions qui s’imposent en pareil cas, et surtout l’avis d’Alain (Uhambo est arrivé le lendemain), il est convenu de « l’ouvrir ». Lui en a décidé autrement : les deux boulons inox sont soudés au carter en aluminium… Le modus operandi s’en trouve réduit à une injection de WD40 le long de l’écrou d’alimentation ; homéopathie, placebo ou magie ? L’avenir le dira ; toujours est-il que nous sourions tous lorsque le moteur démarre toujours après remontage ! En dehors de quelques petits matelotages, cela résume les ‘soucis’ de ce bord optimisé. Alors il nous restait pas mal de temps : le deuxième jour, balade en vélo : à déconseiller : les vélos sont chinois, lourds, sans changement de vitesse ou freinage significatif dans ce pays chaud et pas du tout plat ! A défaut de grandes distances, nous nous sommes bien amusés, avons eu quelques frayeurs avec les chiens Tongais (lire ‘cochons’) qui traversent brusquement sans regarder, avons rencontré un paysan-pêcheur, une épicière, des femmes dans un atelier de tressage d’écorce (un vrai métier), d’autres dans une cour d’église chantant des cantiques (aussi un full time job par ici), une surfeuse australienne,- charmante-, un hôtelier-guide alpin canadien… bref, des locaux ! Le soir, une’tape sur les fesses et bannette' !
No pictures !
Le lendemain, plus sagement, balade à pied jusqu’au Mt Talau qui domine la ville. La légende raconte que les ‘Esprits’ sont venus des Samoa pour le décapiter afin qu’ils puissent mieux voir les Tonga, expliquant son sommet plat et l’îlot qui se trouve à ses pieds…
A l'assaut du mont Talau
Les bons marcheurs ont des compensations
Ce séjour connut aussi d’autres évènements marquants : la pêche jusque là peu productive (d’aucuns prétendront qu’il s’agit d’un euphémisme !), a assuré deux repas avec d’excellents poissons rouges, - pas ceux du bocal-, (spécialité Luc) et des poissons argentés façon maquereau, en plus gros mais moins ‘goutteux’ (spécialité Frederick). Nous avons aussi fait un repas de langoustes (spécialité du marché) arrosé d’un Vine Sutil Reserve Chardonnay 2012 de la Limari Valley – Chile ; est-il nécessaire d’en dire plus ?
Apres la peche, la conserverie
Diner ordinaire sur Alioth
Deux coups de vent enfin émaillèrent notre séjour : le premier sans dégât nous permit simplement de vérifier la qualité du coffre par 40 Nds. Le second dont je ne suis pas tout à fait remis : j’ai pensé apprendre à Luc à jouer au Gin-Rummy : manifestement il savait déjà ! Mais la route est encore longue, comme nous le souffla une baleine qui salua notre départ dimanche après-midi le long de la coque bâbord. Good bye Tonga ; good morning Fiji…
Bye, bye Tonga !
Fred
Bravo a la nouvelle equipe de redaction !
avec toutes les amities de l'equipage
PS : les photos sont sur l’album S5 2 – Cook, Tonga, Fiji