Ils sont arrivés ! Très attendus, Catherine, François et Dominique ont mis pied à bord ce lundi pour six semaines de navigation entre les îles : en premier lieu les chiliennes Robinson Crusoé (toute une histoire…) et Pâques, puis la Polynésie française abordée par les Gambier. Seuls impératifs du calendrier, le départ programmé de Catherine et François de Tahiti pour la Bretagne le 12 mai, l’arrivée à bord d’Elisabeth le 15 du même mois et enfin le retour du team Alioth en métropole le 12 juin pour une courte période de deux mois et demis.
Comme de coutume, les préparatifs ont été intenses tant pour l’équipe du bord que pour les arrivants. Dominique, revenu en France pour l’assemblée générale de la Fédération Française de Voile, a réussi, entre deux validations de comptes, à faire le plein des pièces détachées. L’inverseur particulièrement désiré, a été monté avec succès -et transpiration- par le mécano ce matin , laissant espérer un retour du moteur à plus de performance. Les voiles qui ont séjourné un mois chez le voilier ont repris place ce lundi effaçant la curieuse sensation ressentie ce dimanche de se savoir, à deux jours du départ, dépourvus et de voiles et de moteur !
Assurer une quasi autonomie alimentaire d’une dizaine de semaines pour cinq personnes est une équation qui nécessite réflexion et dans laquelle Jérôme, notre coéquipier du mois de février, a apporté une note très appréciable : pain du Fournil qui attendait Dominique à la boutique de l’aéroport et vin de la Vinoteca de Viňa del Mar à laquelle Luc a eu accès à des conditions fort amicales. Le plein de courses a été « vraiment phénoménal » et responsable d’un stress indéfinissable lors de la confrontation, sur le ponton, entre volume des vivres à embarquer et estimation de la place disponible. Mais avec un peu d’imagination et d’investigation, chaque chose a fini par trouver sa place à bord.
Luc et moi avons eu le plaisir d’être reçus à Viňa del Mar chez nos jeunes amis Andrea et Alexander en compagnie de leur tante Karine qui nous avait invités l’an dernier dans sa maison patagonienne de Puerto Consuelo et en compagnie de laquelle nous avons effectué la seule randonnée équestre de notre longue existence. Andrea abandonne sa vie de diététicienne pour entamer ses études de droit, Alexander achève son cycle de formation de pilote de l’air de l’Armada chilienne en juin prochain et Karine écrit un ouvrage sur l’histoire de son célèbre ancêtre, Hermann Eberhard, pionnier allemand qui, fuyant l’armée prussienne dans laquelle son père l’avait enrôlé sous la contrainte, est venu avec femme et enfants s’installer aux Maldives, puis en Patagonie argentine, puis à Puerto Consuelo pour se consacrer à l’élevage du mouton. Ximena, que nous avions rencontrée dans le même contexte, nous a rejoints lundi pour la soirée d’accueil de l’équipage et a passé joyeusement une nuit à bord avant de reprendre le chemin de Santiago.
Une fois n’est pas coutume, nous publions ici, le texte d’un message reçu de notre ami Bernard qui avait envisagé de nous rejoindre à Valparaiso en compagnie de Béthou et qui participeront peut-être l’un et l’autre à notre navigation polynésienne. L’auteure très modeste de ce blog mesure la distance qui la sépare d’une plume si alerte…
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