Pour comprendre la suite de notre petite histoire, nous vous invitons à partager une époque de la grande Histoire du Brésil et à suivre avec nous la « Estrada Real » -la Voie Royale- que le team Tincelin s’est proposé d’explorer en se répartissant activement en deux équipes :
l’une maritime, et par la suite dénommée l’équipe sud, est composée d’Arielle, Dominique, Delphine, Christophe, Margaux, Martin et Romane. Elle est en charge des avant-postes aux débouchés maritimes de Rio de Janeiro et de Paraty (voir article suivant : Les chemins de l’or et des diamants : l’équipe ‘sud’ aux avant-postes maritimes )
l’autre terrienne, dénommée par la suite l’équipe nord et composée de Christiane et Luc partis à l’intérieur des terres suivre les chemins de l’or et des diamants de Rio à Ouro Preto et Diamantina (voir article : Les chemins de l’or et des diamants : l’équipe nord sur la voie terrestre ).
Comme chacun sait, le continent Amérique a été découvert par hasard, à la poursuite de la recherche vers l’Ouest et en confirmation des rondeurs tout juste reconnues de notre globe, des fameuses Indes appréhendées par voie pédestre par Marco-Polo , puis confirmées par voie maritime, au sud, par Vasco de Gama via le cap des Tempêtes, rapidement rebaptisé Bonne Espérance… afin de moins effrayer les marins. Christophe Colomb (pour le compte des Espagnols), Francisco Cabral (au nom du Portugal) et Jean de Verrazane (au service de notre Roi François Ier) figurent parmi les plus prestigieux découvreurs du continent américain. Mais leurs fabuleuses découvertes retinrent alors peu l’intérêt : nul ne ramenait de ces terres les richesses attendues.
Même si le « Pau Brasil » et la canne à sucre furent rapidement exploités sur les côtes de l’actuel Brésil, les Portugais s’investirent peu dans leurs découvertes sud-américaines, les Indes et les côtes africaines restant les territoires statégiques de leur colonisation. Les fabuleux trésors ramenés par les Espagnols, des territoires Incas et des mines d’argent de Potosi notamment, les rendaient malgré tout fort jaloux et les persuadaient que des richesses fabuleuses les attendaient dans les profondeurs de leur nouveau monde Outre-Atlantique. C’est ainsi qu’en 1531, Martin Alfonso de Sousa conduisit une première expédition vers l’intérieur. Mais ce n’est qu’en 1693 que fut découvert l’or dans le Minais Gerais et en 1698 qu’Antonio Dias découvrit dans un ruisseau, camouflé sous forme de petits cailloux noirs apparemment insignifiants, l’or si désiré. Ce site allait rapidement devenir la capitale du futur Etat du Minas Gerais en prenant le nom de Vila Rica qui deviendra plus tard Ouro Preto - ‘Or Noir’. En 1729, c’est le diamant qui sera découvert plus au nord dans un site qui prit naturellement le nom de Diamantina.
Ces ressources, sans doute parmi les plus importantes au monde dans leurs catégories respectives, attirèrent beaucoup de convoitises. La couronne portugaise facilita l’installation des Bandeirantes en exigeant en retour le cinquième des extractions et mit rapidement en place un système politique constitué de gouverneurs chargés de contrôler l’administration des biens et la fiscalisation des ressources, d’assurer le développement des villes et de procéder à la construction des routes permettant l’acheminement vers les ports les plus proches : Paraty dans un premier temps, puis Rio de Janeiro ensuite. C’est ainsi que naquirent les trois premières voies officielles du Brésil :
Les chemins de l’or :
de Ouro Preto à Paraty, la voie ancienne
de Ouro Preto à Rio de Janeiro, la voie nouvelle, qui procurant un gain de 15 jours sur la voie précédente, entraîna rapidement le déclin de Paraty.
Le chemin des diamants qui relie Diamantina au nord, à Ouro Preto
Ouro Preto et Diamantina se situent respectivement à 300 et 650km au nord de Rio de Janeiro et font partie de l’Etat du Minas Gerais, dépourvu de côtes. Paraty et Rio relèvent de l’Etat de Rio de Janeiro constitué, lui, d’une étroite bande de terre maritime.
La convoitise de toutes ces richesses accentua considérablement le besoin de main d’œuvre déjà exigé par les exploitations agricoles côtières. D’où l’intensification de l’acheminement des esclaves Africains et de la capture des Amérindiens qui furent, les uns et les autres, contraints à l’extraction minière, à la réalisation des routes, à la construction des demeures et des églises…
La voie routière qui permet de voyager sur cet axe se dénomme dorénavant Estrada Real – Voie Royale. Parallèlement, les chemins de l’or et des diamants, lourdement pavés de pierres gigantesques et souvent appelés route des esclaves en mémoire de ceux qui ont tant donné pour leur mise en oeuvre, cheminent dans les montagnes d’une altitude moyenne de 1300 m. Chargés de la mémoire de l’histoire et, progressivement remis en état jusqu’à Paraty, ils ouvrent le tourisme aux randonneurs et aux cavaliers.
Les deux articles suivants vous détailleront la réalité des explorations des équipes ‘nord’ et ‘sud’. Ces deux grands séjours concluront en quelque sorte notre longue et passionnante épopée brésilienne puisque, rejoint le 1er mars par notre bonne amie saint-vaastaise Elisabeth, dite Bethou, et Elisabeth, dite Zabeth, déjà clairement identifiée à l’occasion de ses séjours précédents sur le bord, nous partirons immédiatement vers l’Uruguay et l’Argentine pour cause de péremption de visa et de recherche active de nos bases pour l’hivernage 2011. La nostalgie du départ se marie à l’impatience des découvertes à venir …