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8 décembre 2010 3 08 /12 /décembre /2010 19:17

Une nouvelle séquence brésilienne s’ouvre dans notre périple à l’occasion de l’arrivée à bord d’Annie et de Philippe concomitante avec le retour de Dominique en France. Notre nouvel  équipage s’organise à cinq, Elisabeth nous faisant le plaisir de poursuivre la partie.

Cette période se caractérise par des journées privilégiées au très élitiste Iate Club de Rio de Janeiro où nous avons la chance de pouvoir séjourner grâce au parrainage de Pierre et Alain Joullié.  Le club splendide, offre de très nombreux services et se situe dans la jolie baie de Botafogo, proche du centre de Rio. Pour tout dire, notre mouillage entre Pain de Sucre -que les Normands, à l’époque de leurs premières incursions,  avaient baptisé ‘pot de beurre’- et Christ Rédempteur ne manque pas d’allure.

RIMG4436

Une première navigation vers Ilha Grande, au sud de Rio, nous révèle les petits paradis qui jalonnent cette île très protégée sur le plan environnemental. Mais la météo n’étant pas de la partie nous décidons de remonter vers Buzios où nous attendent des journées plus riantes dans le cadre de la régate des « Veleiros classicos ». Non pas que la jeunesse de notre Alioth nous permette d’accéder à un titre aussi respectable mais qu’Alain et Vera Joullié, les talentueux organisateurs de la régate nous aient généreusement invités à assister à la course et à partager les festivités du week-end.  La remontée de 160 milles vers Buzios sous ciel gris et absence de vent est un peu austère mais le soleil, au rendez-vous dès notre arrivée à la pointe du Cabo Frio, rayonnera sur la durée de notre séjour.

La régate réunit une trentaine de bateaux de toutes tailles et la fête au club est permanente : excellents cocktail et concert du Grupo Casuarina pour la soirée d’accueil, appréciables et intéressantes rencontres tant avec des français expatriés que des brésiliens de souche, prestigieux spectacle de la course qui se déroule sur deux manches, typiques « churasco» du samedi et  « feijoada[1] » du dimanche, le tout conclu par une belle remise de prix où, comme à la Refeno, chacun repart un peu vainqueur. La journée s’achève par une agréable sortie improvisée sur Alioth pour ceux -plus nombreux que le bateau n’en peut accueillir- que les « veleiros modernos » concernent également.

P1060157

En conclusion de cet intense week-end, les jeunes français Sarah et François-Xavier rencontrés lors de la Refeno et qui couraient la régate de Buzios sur le splendide « Dalia », nous font partager une magnifique soirée chez leurs amis Serge et Lisa dans une maison de rêve entourée d’un fabuleux jardin situé en surplomb  de la plage de Geriba : en plongeant  dans la piscine, Luc se prend à penser que se joue là le tout dernier  épisode de la série Dallas… Serge, journaliste et auteur d’un  passionnant ouvrage sur Nicolas de Villegagnon qu’il nous fait le très grand plaisir de nous offrir, nous décomplexe sur notre difficile apprentissage du Brésilien en nous assurant que, tout compte fait, le ‘Portugnol’ reste un excellent langage véhiculaire.

Le lundi, non sans avoir achevé le carénage du bateau, nous prenons le chemin du retour. Vent et soleil nous accompagnent jusqu’à Arraial do Cabo Frio, site géologique particulièrement important dans l’histoire de la tectonique des plaques, caractérisé notamment par un cirque granitique imposant. Entre Buzios et Arraial do Cabo, Alioth franchit la barre des  10 000 milles ce qui justifie un dîner à la hauteur de l’évènement. L’arrivée de nuit sur Rio est de toute beauté mais les milliers de petites lumières qui soulignent la présence des favelas accrochées à la montagne nous rappellent que durant ces jours heureux, les affrontements des favelas de Alemao et de Villa Cruzero ont eu des couleurs de guerre civile.

Pour évoquer ce sujet très présent dans la vie actuelle des Cariocas, nous avons le plaisir de mettre en ligne à la suite du présent article, un vrai document de professionnel puisque Eric Frosio, jeune journaliste installé à Rio et correspondant de l’Equipe, de RTL et du Journal du Dimanche, a eu la gentillesse de nous transmettre le texte du sujet qu’il vient de publier dans le Figaro Magazine le week-end dernier.  Un grand merci à lui !

Un petit tour au Jardin botanique et une montée au Corcovado[2] donneront à Elisabeth une dernière vue sur Rio avant un départ programmé le 3 décembre.  Notre équipière a fait le plein de couleurs, de bonnes -un joli bronzage- et de moins bonnes -quantité de bleus dus à un rude atterrissage sur ponton à Buzios. Notre super intendante fera un retour probable à bord en mars pour la descente de Rio à Buenos Aires. En attendant il va lui falloir gérer de difficiles transitions : retour à la terre ferme, passage de +30° à  -8° C et sevrage de caipirinha. Bon courage Zabeth, nous sommes de tout cœur avec toi !

Quant à Annie et Philippe, ils profitent de quelques derniers jours à Rio avant de décoller le 7 décembre pour Sucre où les attendent des retrouvailles familiales avec la très bolivienne Anita, religieuse, sœur de Philippe.  En l’espace d’une dizaine de jours nous allons passer du doyen de nos co-équipiers -Philippe, en phase prochaine de conclusion de sa 80ème année- aux plus jeunes d’entre eux –Alexandre, 4 ans et Raphaël, 16 mois. Etonnant Philippe, capable de participer en plongée au carénage, d’enchaîner un aller-retour à la nage du mouillage à la plage et d’entreprendre une randonnée pédestre dans l’après-midi de la même journée. Certes, Annie et lui sont d’intenses marcheurs, mais leur forme à tous deux nous impressionnent.  Et puis, bien sûr, Philippe prend ses quarts, barre, bricole, apporte ses expertises, manœuvre, fait la vaisselle et même la cuisine. Sans compter qu’il ne renâcle pas à partir le samedi soir à minuit rejoindre une école de sambas dont il est difficile de le distraire quelque deux heures plus tard… En bref, un rapide calcul nous montre qu’à forme identique au même âge, nous pourrons vaillamment enchaîner trois tours du monde… Quant à Annie, elle est la reine du winch et n’a pas son égal dans la catégorie femmes pour vous envoyer la grand voile en haut du mât. En conclusion, un vrai bon moment passé à cinq, et un plaisir tout particulier pour Christiane de naviguer, quelque 45 ans plus tard, avec l’oncle qui avait bien voulu participer à son initiation vélique sur Vaurien.

Pour le petit côté « galères », notre panne de générateur nous oblige à rester quille basse depuis un bon nombre de semaines et notre navigation s’est déroulée sur le mode course poursuite vers un improbable plein de gas-oil (réalisé enfin le 6 décembre !). Ou la profondeur au ponton n’y est pas, ou la pompe est en panne, ou l’approvisionnement à quai est inexistant… Une opération « bidonnage » à Buzios nous permettra d’échapper à la panne de carburant… en attendant les solutions électriques à la recherche desquelles le très dévoué Alain, participant de la course « Veleiros classicos » apporte une impressionnante énergie. Et puis pas de levée de quille, pas de ponton ; pas de ponton, pas de gas-oil et pas d’eau… sauf par le dessalinisateur, mais pour lequel pas de gas-oil, pas de moteur ; pas de moteur, pas d’électricité… Sans compter que le dit dessalinisateur se complaît à quelques problèmes sur lesquels les avis des deux rives de l’Atlantique restent  divergents… D’où de nombreuses relations en ligne avec Dominique, occupé à plein temps sur Paris à procéder à l’approvisionnement technique du bord et à trouver quelques solutions au Salon Nautique…  Mais à côté des petites galères, de grands et délicieux moments : outre les plaisirs de la découverte de la ville, les bars et restaurants de Rio, le Bar d’Urca, Marius, le ICRJ, Manoel &Joaquim… laisseront à l'équipage de copieux et savoureux souvenirs.

Il nous reste dix jours pour régler un maximum de questions, profiter des charmes de Rio -nous sommes à ce titre super gâtés par nos « hôtes » cariocas- et préparer le bateau pour son nouvel équipage : Alexandre, quatre ans, se dit « très inquiet de partir » ce qui, selon ses parents se traduit par « très impatient »… Nous partageons sa très grande inquiétude et nous réjouissons à l’avance de lui faire découvrir l’immense arbre de Noël du Lago Rodrigo de Freita dont l’inauguration s’est déroulée samedi sous de féeriques illuminations pyrotechniques.

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Avec quelques fleurs destinées à apporter une note d’exotisme à votre journée, nous pensons bien à vous toutes et tous qui évoluez sous les rigueurs automnales et les alertes de toutes sortes…  Bon « Salon » à celles et ceux qui ont l’habitude de se refaire une santé nautique à cette occasion et amitiés à toutes et tous !

Christiane et Luc

PS 1 : Grâce à notre très attentive voisine, Betty, voici une image un peu rafraîchissante de notre petit village barfleurais…

 AS4--A-23--de-latitude-sud 2953[1]

 

PS 2 : Les photos correspondant à ce article sont publiées dans l'album  "AS 4 - 23° de latitude Sud"

 

 

 

 

 

 

 



[1] Le churasco est un immense barbecue de viandes de toutes sortes ; la feijoada est le grand plat national à base de riz blanc et de haricots rouges (le cassoulet brésilien en quelque sorte).

[2] Le Corcovado -i.e. le Bossu- est la montagne sur laquelle séjourne depuis 1931 l’imposant Christ Rédempteur, immense statue de granit de 30m de haut et de plus de 1000 tonnes dessinée par Carlos Oswald et sculptée par le français Paul Landowski. C’est le plus grand monument art déco au monde, mais depuis peu ce n’est plus le plus grand Christ depuis que la ville de Swiebodzin, en Pologne occidentale, vient de se doter d’un Christ-Roi de 33m de haut destiné à attirer touristes et pélerins (source le Figaro Magazine – samedi 13 novembre 2010).

 



[1]Le churasco est un immense barbecue de viandes de toutes sortes ; la feijoada est le grand plat national à base de riz blanc et de haricots rouges (le cassoulet brésilien en quelque sorte).

[2]Le Corcovado -i.e. le Bossu- est la montagne sur laquelle séjourne depuis 1931 l’imposant Christ Rédempteur, immense statue de granit de 30m de haut et de plus de 1000 tonnes dessinée par Carlos Oswald et sculptée par le français Paul Landowski. C’est le plus grand monument art déco au monde, mais depuis peu ce n’est plus le plus grand Christ puisque la ville de Swiebodzin, en Pologne occidentale, vient de se doter d’un Christ-Roi de 33m de haut destiné à attirer touristes et pélerins (source le Figaro Magazine – samedi 13 novembre 2010).

 

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commentaires

G
<br /> super impatient de vous retrouver ! à bientôt !!!<br /> <br /> <br />
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